Le Street Workout : une pratique sportive de musculation au potentiel touristique urbain

L’objectif de cet article est de comprendre de quelle manière le Street Workout s’impose comme une pratique urbano-touristique en évoluant dans le paysage urbain. Cette pratique en phase avec le culte du corps développé dans nos sociétés contemporaines, a fait l’objet d’une enquête qualitative à travers des entretiens auprès de cinq pratiquants ; complétée par des observations sous forme d’immersion lors de séances de Street Workout. Le travail d’enquête consistait à saisircomment ces pratiquants s’engageaient dans la pratique et ainsi identifier les facteurs d’attractivité de cette dernière. Les résultats nous ont permis de mettre en évidence l’intérêt ludique du Street Workout pour les pratiquants favorisant la sensation de liberté et plus précisément, cette recherche de sensations ludo-sportives impliquant une mise en scène de soi, ou le corps des pratiquants devient un spectacle acrobatique qui est donné à voir dans des lieux publics.

Dans les parcs, à la plage, dans les coins de rues, on les voit de plus en plus pratiquants de la musculation en réalisant des figures dignes des gymnastes, faisant de cette pratique nommée Street Workout (SW), une discipline spectaculaire. Elle est ainsi lorsqu’on voit les athlètes aux muscles saillants et apparents réaliser de nombreuses figures sur des agrées. Pourtant, malgré son développement et son institutionnalisation en France ces dernières années (naissance de Fédération, construction de parcs de SW…), cette pratique n’a pas toujours été vue d’un « bon œil » par la société, qui d’une manière générale l’a toujours assimilée à une pratique populaire réservée aux personnes de milieux défavorisés. Selon un article de l’OBS publié en juin 2013, le SW tiendrait son origine des milieux carcéraux, par conséquent, beaucoup de personnes ont assimilé ce sport à une pratique dédiée aux détenus. Pour illustrer ces propos, nous pouvons prendre l’exemple du commentaire de Mark Reifkind, Maître Instructeur RFC (Russian Kettlebell Challenge) à propos du livre de Paul Wade, intitulé L’entraînement d’un détenu. Dans cet ouvrage, Mark Reifkind déclare « je ne voulais pas aimer ce livre. En fait, je n’avais même pas envie de le lire en raison du titre » (2016, p.8). Il y a donc là une perception négative qui a tendance à dévaloriser la pratique du SW. En effet, pour un bon nombre de personnes, le SW est une activité réservée à une catégorie sociale populaire de par son origine et de par l’appropriation par les populations afro-américaines, qui sont souvent assimilés à la pauvreté, à la délinquance ou à d’autres formes d’exclusion sociale. Certains sociologues comme Mauss (1935), Metoudi, Pociello (1981,1995) se sont intéressés aux relations entre les sports et les classes sociales et ont par la suite mis en avant que les populations « pauvres » étaient souvent plus représentées dans les pratiques sportives populaires, généralement les sports de force et qu’à contrario les classes sociales aisées étaient souvent représentés dans des activités dites « nobles » (tennis, golf…), souvent plus techniques.

D’un avis général, cette pratique permettrait aux jeunes de quartier ou de « ghetto » de ne pas sombrer dans la délinquance lui donnant ainsi parfois comme appellation « ghetto workout ». Effectivement, lors d’une interview accordée au site étudiants.ch[1], Allan Muller, post doctorant sur le sujet du SW expliquait que durant ses recherches, il était souvent confronté à un discours populaire qui associait la pratique à un contexte urbain défavorisé « et qui a valu au street workout son appellation « ghetto workout » ». Une identification négative que défendent certains précurseurs comme Hannibal For King[2], icône de la pratique d’après le site litobox[3]. C’est un personnage public qui a contribué à démocratiser le SW à travers ses nombreuses vidéos de performances spectaculaires postées sur Instagram, Facebook et autres réseaux sociaux. Postées depuis 2008, elles ont permis un développement fulgurant de la pratique.

Assurément, on peut noter que le nombre de pratiquants est de plus en plus conséquent (pas de chiffres officiels), la construction de parcs de Street, la mise en place de compétitions et la création de fédération dont la World Street Workout & Calisthenics federation (2011), et ce sans compter les nombreux posts vidéos sur les réseaux sociaux.

Ce nouveau sport de rue très tendance, représente aujourd’hui, selon le site internet calisthenics parks[4] (régulièrement actualisé), 1287 sites de pratiques de SW en France (contre 1017 en 2020) et 15 699 dans le monde (contre 13 193 en 2020). Selon la SBL school workout[5], Ecole française de SW basée à Nice, le SW aussi appelé callisthénie, est une discipline située à mi-chemin entre la gymnastique et la musculation, mélangeant figure de force, de souplesse, d’équilibre mais aussi d’agilité depuis un style nouveau axé sur un freestyle aérien. Plus précisément, il se pratique souvent à l’extérieur (d’où le nom Street Workout qui signifie entraînements de rue) et sans accessoires. L’origine de cette technique de musculation centrée sur le poids de corps reste difficile à déterminer tant elle s’est développée un peu partout dans le monde, en peu de temps.

D’après la Fédération Française de SW, cette pratique a émergé en Russie dans les années 1990 et elle s’est faite ensuite connaître par quelques précurseurs aux Etats-Unis comme Hannibal for King issus des quartiers populaires de New-York qui s’exerçaient dans les rues. Pour SBL school workouk, cette discipline est le fruit de la callisthénie originelle. Le Calisthénics qui vient de deux mots grec : Kallos (beauté) et Sthénos (la force) était déjà pratiqué du temps de la Grèce Antique et a été complété par des techniques au poids de corps. Pour cette école, le SW a vu le jour dans les rues de New-York et les Russes auraient ensuite apporté une touche gymnique à cette pratique. Le SW est donc toujours selon SBL school workout[6] « une alchimie de ces différentes expressions sportives venues de plusieurs continents ».

Aujourd’hui le SW connaît une grande transformation s’organisant bien loin des quartiers difficiles et impliquant des pratiquants issus de toutes les classes sociales. Ces derniers s’engagent vers le SW en privilégiant une pratique de musculation dite « fun » ou ils peuvent combiner objectif esthétique et plaisir, mais aussi et surtout, une pratique outdoor qui revendique une certaine liberté à faire partie du paysage urbain. Il est donc ici question de comprendre dans quelle mesure le SW s’inscrit-il en tant que tourisme sportif urbain ? Nous verrons que cette pratique demande peu de moyens et qu’en étant placée à des endroits stratégiques – lieux de passage et proche de la nature – elle propose une mise en scène active du corps des pratiquants, sous forme de figures gymniques spectaculaires, qui attirent le grand public et organisent des nouvelles interactions favorisant une nouvelle touristicité.

Méthodologie

Le travail d’enquête consistait à comprendre comment les pratiquants du SW s’emparent de l’espace urbain. D’une certaine manière, en privilégiant la musculation en extérieur et une forme artistique, cette pratique rend l’espace urbain attractif. Nous avons donc voulu saisir la place de cette nouvelle pratique dans les rues en menant un travail qualitatif. Pour cela, nous avons mené 5 entretiens semi-directifs et observé 3 séances de SW entre les mois de février et de mars 2020. Notre échantillon était composé de cinq pratiquants de SW de sexe, d’âge et d’ancienneté différents.

Pour les entretiens, notre échantillon était composé de profils variés. Le but de cette variété de profil était de pouvoir se rapprocher au maximum de la réalité du SW dans laquelle nous trouvons des profils (de genres, sociaux et d’âges) totalement différents. Parmi les pratiquants interviewés, deux sont des amis de longues dates et les autres sont des pratiquants que j’ai rencontrés sur certains spots et avec qui j’ai pu nouer des liens en pratiquant avec eux. Les entretiens se sont déroulés dans un second temps, une fois que les relations se sont établies. Les entretiens en recherche sont des interviews constituant les éléments méthodologiques d’une démarche scientifique (G. Imbert, 2010, page 23). Il existe 3 types d’entretien : l’entretien directif, le semi-directif et l’entretien libre. Dans le cadre de notre étude, nous avons privilégié l’entretien semi-directif pour pouvoir aborder des thèmes précis tout en laissant une certaine liberté à l’interviewé. En 1995, Lincoln définissait l’entretien semi-directif comme une technique de collecte de données qui contribue au développement de connaissances favorisant des approches qualitatives et interprétatives relevant en particulier des paradigmes constructivistes.

PrénomStatutExpérience SWLieu
Karine (23 ans)Etudiante6 ansGuyane
Darlan (18 ans)Vendeur4 ansGuyane/ Brésil
Gregory (26 ans)Etudiant et coach sportif3 ansMontpellier
Endrick (23 ans)Etudiant3 ansGuyane
Loïc (32 ans)Coach en APS ; Vice président de Body Art Lyon ; Président de Body Art Guyane ; Vice Président de la Fédération Caribéenne de Street Workout et Calisthenics8 ansLyon / Guyane

Les cinq entretiens ont été réalisés entre le 20 avril 2020 et le 10 mai 2020 et chacun a duré entre 27 et 47 minutes. Dans le contexte sanitaire lié à la Covid 19, les entretiens ont été essentiellement réalisés par téléphones (n=4) ou via Skype (n=1). Ce dernier média est une alternative permettant un contact visuel et facilitant l’installation d’un climat relationnel de confiance durant l’échange. De plus, « il s’agit d’un outil usuel que les enquêtés ont l’habitude de mobiliser depuis son développement durant les années 1990 ce qui rend cet outil incontournable à la conduite de bon nombre d’enquêtes en sciences sociales » (Béliard et Brossard, 2012, p.114). L’enjeu de ces entretiens était de déterminer de quelles manières les pratiquants s’engagent dans le SW, et de saisir in fine, l’attractivité de cette pratique dans différents endroits du globe : Montpellier, Lyon, Guyane.

Ces entretiens ont été complétés par des observations participantes de 3 séances d’une durée d’environ 2 heures et 30 min et se sont déroulées uniquement sur le parc de SW très fréquenté de la zone d’aménagement concertée (ZAC) Hibiscus de l’île Cayenne en Guyane. « L’observation se pose sur un groupe qu’on tente d’approcher de manière directe par imprégnation lente et continue » (Laplantine, 2001, p.17). Il existe plusieurs types d’observation : l’observation flottante, distanciée et la participante. Cette dernière, pour laquelle nous avons opté, consiste à s’immerger totalement dans l’univers d’étude dans le but d’observer un phénomène. En tant que pratiquant depuis plus de 4 ans, mon immersion n’en fut que facilitée sur un lieu connu et mes compétences techniques m’ont permis de me fondre dans le cercle des pratiquants pour apprécier le rythme des séances. Ainsi, pour effectuer mes séances d’observation, je me rendais donc sur les lieux de pratique comme si je me rendais à mon propre entraînement. J’ai ainsi pu être considéré comme un pratiquant qui s’entraîne et non comme un observateur, en ce sens, je comptais sur ma mémoire pour noter mes observations une fois la séance terminée. De ce fait, en associant les données produites en Guyane aux discours des enquêtés, nous pouvons appréhender la pratique du SW en tant que nouvelle activité urbano-touristique.

Les logiques d’auto-organisation du SW : se muscler autrement

Le SW, une pratique centrée sur le poids du corps

Parmi nos différents interviewés, plusieurs d’entre eux pratiquent ou ont pratiqué parallèlement au SW la musculation en salle. Bien souvent lors de nos entretiens, la comparaison entre ces deux pratiques s’installe : 

« Le problème à la salle de musculation est qu’il y ‘a beaucoup trop de monde, je ne me voyais pas m’entraîner à la salle et devoir attendre 5 min pour pouvoir travailler sur une machine. »

 (Grégory, 26 ans).

D’après leurs dires, le fait de pouvoir travailler qu’avec le poids de son corps permet de supprimer le facteur d’attente qu’ils peuvent retrouver sur les différentes machines proposées à la salle de musculation. 

« Ici, tu n’as pas besoin d’attendre pour travailler sur une machine comme à la salle, si la barre n’est pas libre, tu pompes, tu fais des squats etc. ».

 (Endrick, 23 ans)

De plus, même si cela n’a pas été évoqué lors de nos entretiens, nous avons quand même pu remarquer au cours de nos séances d’observations que les pratiquants préféraient cette activité car on travaille en « full-body » (c’est-à-dire tout le corps). En effet, les exercices effectués au SW ne sont pas spécifiquement ciblés sur un muscle mais sur toute une chaîne musculaire. Par exemple, les tractions mobilisent à la fois les muscles biceps, triceps et pectoraux. Au-delà du facteur temps et des exercices polyfonctionnels de cette pratique, le SW présente une particularité relative à l’équipement. Si la plupart des activités physiques et sportives nécessitent un certain matériel, le poids de corps est le principal élément de travail au SW. Dans ce sens, une simple barre de traction et deux barres parallèles pouvant être substituées par des équipements du quotidien ou aménagements publics sont nécessaires. Le SW se pratique donc dans une multitude de lieux et comme bien d’autres pratiques sportives, ces lieux « se sont succédés, avec d’abord la construction d’équipements spécifiques, puis l’appropriation de lieux urbains réservés à d’autres usages » (Augustin Bourdeau & Al, 2008). L’absence de matériel spécifique est déjà un facteur attractif pour les pratiquants car ils peuvent s’exercer quand ils veulent et où ils le souhaitent.

« Après, il y ‘a aussi la facilité de pouvoir en faire qui m’attire, tu en fais quand tu peux, quand tu veux, il faut juste une barre et voilà ».

(Karine, 23 ans)

L’esprit « fun » du SW

Depuis l’essor des nouvelles pratiques sportives qui a eu lieu au cours des années 1970, les pratiques auto-organisées ont attiré beaucoup de sportifs, se détournant parfois des institutions sportives. Alors que les institutions sportives ont le devoir de garantir les règles du jeu (les gestes, les fautes…), les lieux de pratique et d’organiser les rôles (dirigeants, arbitres…), le modèle de la pratique libre fait souvent l’économie des lieux et des rôles (Haumont, 1987). C’est ce qui semble convaincre beaucoup de pratiquants. Pratiquer son sport en s’affranchissant du cadre institutionnel et règlementé permet aux sportifs de favoriser l’esprit ludique.

« J’ai commencé cette activité pour pouvoir me muscler tout en m’amusant. J’ai été attiré par le « freestyle » mais également le physique obtenu en faisant du Street ».

(Endrick, 23 ans)

Pour Bessy et Hillaire (2002), les besoins des sportifs évoluent rejetant ainsi le système institutionnel et les réglementations inhérentes. Selon eux, d’une pratique sportive organisée, réglementée, temporalisée et spatialisée, on passe à des activités « auto-organisées », multi temporelles et multi spatiales. Les logiques institutionnelles s’effacent laissant place à de nouvelles réflexions et problématiques sur « faire du sport » dans un cadre étendu aux cultures sportives et du bien-être. Chacun fait attention à pratiquer une activité dans laquelle il pourra être plus ou moins libre, où il pourra s’amuser et décompresser. Ici, il y a donc une rupture avec la culture sportive de la performance imposant des règles, des normes établies, un cadre de pratique défini, des temporalités de pratique. Le culte de l’effort a laissé place au culte du plaisir (Dienot et Theiller, 1999) que l’on retrouve de manière criante dans le SW. En effet, une de nos interviewés avait ce discours signifiant :

 « Avant je n’étais pas du tout sportive. J’avais juste fait un peu de Judo, natation, de la danse et de l’athlétisme mais je n’aimais pas être commandée, dirigée par du monde ou que l’on crie sur moi. Et ce que j’ai également apprécié c’est que tu es un peu libre d’évoluer par toi-même, de prendre le temps de te poser sur tes acquis pour pouvoir évoluer ».

(Karine, 23 ans)

On retrouve donc cette recherche d’une pratique aux logiques ludo-sportives, où le plaisir doit faire partie intégrante du sport pour ces pratiquants. De ce fait, la recherche de la performance qui serait imposée dans le cadre d’une pratique institutionnelle laisse place à cette envie de prendre plaisir, de s’amuser.

Assurément les besoins des sportifs ne sont pas figés dans le temps et connaissent des changements. Par exemple, la méthode la plus conventionnelle et la plus courante pour se muscler reste la pratique en salle de musculation. Pourtant, de nombreuses personnes font le choix de pratiques alternatives et émergentes comme le cross-fit ou le SW qui constituent des pratiques sportives ludiques. Aujourd’hui, les sportifs sont à la recherche de plaisir plus que de la performance, dans un esprit d’hédonisme (Bessy et Hillaire, 2006, page 14). Nos résultats vont ainsi dans ce sens et nous montrent que la culture fun du SW notamment à travers les nombreuses acrobaties appelées « freestyle » renvoie également à l’esprit recherché par ces pratiquants.

« Moi, quand j’ai commencé c’est toute la partie freestyle qui m’a attiré, et ce jusqu’à maintenant ! C’est extraordinaire ! Quand j’ai vu le 360 je suis resté stupéfait et voulu essayer ».

(Darlan, 18 ans)

La tendance globale depuis une vingtaine d’années en France est au développement des pratiques de loisirs, souvent libres, plus ou moins funs, en rupture avec la culture sportive classique (Loret, 2004).

Pratiquer le SW en toute liberté

Lors de nos recherches, nous avons également pu relever que pratiquer en extérieur était un argument de taille qui pouvait justifier l’une des raisons de l’engagement de ces sportifs dans le SW. La liberté est la possibilité pour une personne d’agir sans contrainte, sans dépendance. Effectivement, le désir de pratiquer en extérieur, de sentir l’air libre, d’être en contact avec la nature (la pratique peut se faire dans un parc arboré, plage…) de ne pas être entouré de murs comme par exemple à la salle de musculation a été très rapporté. Gregory déclare à ce sujet :

« Qu’il y ‘avait l’avantage de la pratique en extérieur, qu’il n’y avait pas de pression de la salle, pas beaucoup de personne autour de toi ».

(Grégory, 26 ans)

Darlan va également mettre en avant le sentiment de liberté dans le SW quand il dit : 

« Ce qui m’a toujours attiré et toujours donné la conviction de partager ce sport est que déjà c’est un sport gratuit, que tout le monde peut faire à l’air libre ».

(Darlan, 18 ans)

Pour Endrick, le fait de ne pas se sentir « enfermé dans une salle de sport », pour respirer l’air extérieur sont des avantages du SW.  Karine fait également éloge de la pratique en extérieur qui est importante à ses yeux :

« Pratiquer le Street en intérieur lui fait selon moi perdre son charme. Ça part déjà du nom Street Workout qui veut dire travail en extérieur, dans la rue, et c’est qui est attirant enfaite, travailler avec la nature. ».

(Karine, 23 ans)

L’autre avantage qu’offre également la pratique extérieure est qu’elle rend l’activité complètement gratuite. Cela permet donc aux pratiquants d’être libre de pratiquer à leur guise, quand ils le souhaitent et où ils le souhaitent et ce, sans avoir à payer. C’est un argument qui a été rapporté par certains de nos interviewés :

« Pour ceux qui veulent se muscler rapidement, sans aller à la salle, sans forcément payer une salle de sport. Il y ‘a ça aussi qui a joué, à l’époque, je n’avais pas forcément les moyens d’aller payer une salle de sport ».

 (Grégory)

 « J’aime la liberté qu’offre ce sport, c’est gratuit ».

(Darlan)

Cette gratuité permet ainsi une liberté d’accès et attire des personnes provenant de tous les milieux sociaux coupant ainsi toutes les connotations sociales associées à cette pratique. Ce propos peut être illustré par le commentaire de Loïc qui constate :

« Quand j’arrivais au parc à Lyon il y ‘avait de toutes les nationalités : antillais, africains, arabes, métropolitains, Guyanais, Russes des Turcs… et aussi différentes classes sociales. En effet, il y avait des chefs d’entreprises, un garagiste, un déménageur qui venaient s’entraîner avec nous, comme le chômeur, l’étudiant, le ou retraité ».

(Karine)

Elle nous explique également avoir pratiqué du SW avec « des cadres, des étudiants, des chefs d’entreprises ».

Cet enjeu de liberté d’une pratique en plein air qui attire ces pratiquants est aussi abordé sous une autre dimension. En plus du sentiment de liberté qu’offre la pratique extérieure du SW, les interviewés mettent en évidence la liberté de pratiquer à sa guise et d’évoluer à son rythme, le tout sans pression de résultats. Ce constat se retrouve lors de notre 2ème séance d’observation participante où durant un exercice d’endurance (type gainage) les pratiquants étaient libres de s’arrêter quand ils le souhaitaient[7], tandis que d’autres continuaient jusqu’à atteindre leurs propres limites. Karine l’explique lorsqu’elle dit :

« Ce que j’ai apprécié dans le Street Workout c’est que tu es un peu libre d’évoluer par toi-même, de prendre le temps de te poser sur tes acquis pour pouvoir évoluer au maximum. »

(Karine)

Nous avons pu constater que l’un des facteurs d’attractivité du SW était cette pratique en extérieur qui procure un sentiment de liberté. Il semble que l’exercice d’une liberté, l’expression d’un pouvoir avec la capacité à fixer ses propres règles, à choisir ses modes, ses moments et ses espaces d’évolution comme ses partenaires soient constitutifs de ces nouvelles formes d’expression sportives (Dienot et Theiller, 1999).  De nos jours, les personnes expriment le besoin de retrouver un certain contact, un certain rapport à la nature. Il y a là une volonté de sortir des sentiers battus et des habitudes comme par exemple le choix de préférer le SW à la salle de musculation. Cette volonté de fuir le quotidien peut s’apparenter au phénomène de l’exode urbain, c’est-à-dire fuir les villes pour se rapprocher des campagnes afin d’avoir un contact avec la nature. Le format qu’offre la salle de musculation pour ces pratiquants de SW n’est plus approprié à leurs envies. Ainsi, le SW privilégie un rapport au plaisir bien plus important que celui de la compétition des sports normés. Les pratiques sportives libres ou auto-organisées comme le SW, correspondent à une évolution significative de la perception de l’activité sportive, celle-ci déplacée d’un objectif de compétition vers des fonctions de convivialité et d’hygiène de vie (Adamkievicz, 1998). Dans ce sens, il s’agit de se muscler autrement, sans matériel et équipements spécifiques, en extérieur, en pratiquant à son rythme, pour son corps, et en s’exprimant en réalisant des figures acrobatiques, ce qui procure un sentiment de liberté recherché par ces pratiquants de SW. Il faut cependant que la pratique du SW extérieure se fasse à des endroits précis qui répondent de plus en plus aux attentes de ces sportifs d’être vu.

Une mise en scène du corps comme spectacle urbain

L’espace urbain comme lieu de pratique de SW

Nous avons observé que le SW était une pratique urbaine qui a tendance à détourner la fonction des objets publics en spot d’entrainement. C’est le cas par exemple à Montpellier, les Street workers utilisent les bancs et escaliers installés au bord des rives du lez pour par exemple effectuer des pompes, des dips[8] etc. Ce détournement de la fonction des objets est commun à toutes les autres pratiques urbaines comme par exemple le roller, le skate, le BMX car dans les ports de rue « la quête fait partie du plaisir » (Calogirou et Touché, 1997, p.75). Nous avons pu observer par exemple que les pratiquants de ces sports de glisse à Montpellier se regroupent souvent sur des petites places telles que l’espace Jacques 1er d’Aragon ou au niveau du Boulevard Henri IV. « Ces quelques activités de glisse, ont toutes la particularité de s’approprier les paysages, d’en explorer de nouveaux, de marquer ces nouveaux territoires en glissant à travers eux » (Lefebvre et Roult, 2009, p.57).

Certains auteurs ont également mis en évidence cette nouvelle manière d’utiliser l’espace public : « le sport est sorti des lieux dans lesquels la performance physique était confinée […] les joggeurs investissent les parcs et les rues tandis que les skateurs et rollers investissent squares et esplanades » (Dorvillé & Sobry 2006, p.14). Ainsi, en réinventant les usages physiques de la ville, ces pratiquants qui viennent bousculer les représentations traditionnelles de l’espace public entretiennent des rapports interactifs avec l’environnement urbain qui passe par « une réappropriation originale et ludique de la cité » (Ibid, p.15). C’est donc cette réappropriation qui nous amène à interroger le SW en tant que pratique qui organise un tourisme sportif urbain. « Géographiquement, il s’agit d’une circonscription du Tourisme sportif au cadre de ville, ce qui élimine les stations de sports d’hiver […] le terme recouvre deux acceptations : l’utilisation d’équipements sportif dédiés au sport-spectacle et l’utilisation à des fins ludo-sportives d’espaces urbains non sportifs » (Ibid, 2006, p.16). Somme toute, il y a une forme d’appropriation de l’espace urbain par ces sportifs car aujourd’hui, « l’environnement devient le cadre de référence à des pratiques hédonistes » (V. Siau, 2007, page 23). L’appropriation et la requalification des espaces urbains publics (Chantelat et al., 1996)semblent être incontournables pour les pratiquants. Les pratiquants s’exercent dans des espaces où ils peuvent être vus (Vieille-marchiset, 2010). Cette exposition du corps qui, certes recherchée par les pratiquants qui s’entraînent souvent à la vue de tous, produit des interactions avec les spectateurs. Ainsi, nous allons voir dans le chapitre suivant les effets de cette exposition à la fois chez les pratiquants mais aussi chez les passants.

Des figures freestyle, un spectacle public

Si l’on s’intéresse à la mise en scène du corps de ces Street Workeurs, qui s’organise dans les espaces urbains, les pratiquants sont alors visibles par tous. Cette visibilité recherchée par les pratiquants de SW qui font le « show » devient donc un spectacle pour les passants. En plus de réaliser des figures acrobatiques plus ou moins impressionnantes sur les lieux publics, ces sportifs sont bien souvent réputés pour avoir les muscles saillants et apparents montrant un rapport au corps qui correspond aux canons de notre société contemporaine. L’ambiance et le spectacle exposés au public attirent l’œil des passants qui n’hésitent pas à s’arrêter, commenter, filmer et parfois s’essayer. Lors de notre première séance d’observation, plusieurs jeunes passants se sont approchés de nous, attirés par les différentes figures et se sont essayés à leurs tours. Lors de cette même séance d’observation, plusieurs commentaires étaient faits par les passants « Félicitations les jeunes » ; « Bien les gars ! », « Wah costaud le mec ! Tu l’as acheté ou ton bas Nike ? » ; « Waouh ! Maman je vais essayer de faire ça aussi ! » . Lorsque ce petit garçon est donc venu essayer la figure « Human flag » qui l’avait émerveillé, nous avons observé que c’est tout le groupe de street workers présent ce jour qui l’encourageait pendant que certains l’aidaient à maintenir la position pour réussir sa figure. Nous avons également pu observer qu’il y a finalement une manière collective d’utiliser ces espaces, une sorte de bienveillance et de respect de l’autre. De ce fait, par exemple sur l’ordre de passage sur les barres de tractions, il n’y a jamais de querelles, les pratiquants suivent un ordre qu’ils peuvent définir par un simple geste de la main ou de la tête l’air de dire « à ton tour ». Cela a également été observé avec les débutants qui entrent dans la pratique et qui sont généralement accompagnés dans leur premier exercice. Nos interviewés font également ce constat :

 « En plus dans ce sport, tout le monde t’encourage, t’aide. Si tu n’arrives pas quelque chose, on te guide et j’ai vraiment aimé cette solidarité qu’il y a entre les pratiquants. Car que ce soit une personne inconnue, d’une autre culture, qui parle une autre langue ou autre, on communique de la même façon dans le street, il y ‘a aura toujours les encouragements, et ça n’a pas de frontières ».

 (Darlan)

Les plus anciens n’hésitent pas à venir aider, encourager et donner des conseils aux débutants. Lors de ma troisième séance d’observation, je me souviens avoir essayé une figure « front lever[9] » que je ne maitrisais pas quand deux autres pratiquants sont alors venus vers moi pour me dire :

« Moi, pour commencer à maîtriser cette figure, j’ai commencé par allonger qu’une seule jambe ! Et petit à petit ça viendra. Après pour toi c’est un peu plus compliqué car tu es grand mais bon si tu taf bien tu l’auras ! »

Ce rapport bienveillant et fait de conseils envers les débutants, se met en place tout aussi bien envers le public. C’est ici le fait de faire, de s’essayer dans cet espace qui favorise la mise en scène de soi mais qui produit surtout des interactions (discussion, accompagnement, commentaires) ce qui fait du SW une pratique conviviale.

Cette interaction et mise en scène de soi ne s’arrête pas qu’aux personnes présentes sur les lieux de pratique, mais elle prend aussi effet sur internet. Les figures, très souvent filmées par les pratiquants et passants sont postées sur différents réseaux sociaux tels qu’Instagram[10], Snapchat[11] et parfois même sur des chaînes Youtube en suivant un code de langage. Quand Endrick réussi pour la 1ère fois le « front lever » et qu’il s’apprête à poster sa vidéo sur Instagram, Darlan intervient en lui disant

« Non quand tu mets ta vidéo, tu dois mettre l’émoticône du cadenas débloqué, cela veut dire que maintenant tu sais faire cette figure ».

Il y a donc là comme dans toutes les autres pratiques urbaines, un langage commun entre les pratiquants qui d’une certaine manière va renforcer leur lien et le sentiment d’appartenance à un groupe. Ces nombreux post de vidéos tout comme l’avait fait l’un des précurseurs Hannibal For King, va ainsi produire des manières d’interagir sans limites géographiques avec le public et ce, pour contribuer au développement du SW.

Il y a également un autre phénomène qui vient accentuer l’exposition du corps et la mise en scène de soi de ces pratiquants. Nous avons fait le constat lors de nos différentes séances d’observation que le style vestimentaire paraissait assez libre et que la plupart des pratiquants étaient souvent torse nu. Il y a une sorte d’exhibition qui se fait assez naturellement, c’est une réaction en chaîne, il suffit qu’un pratiquant enlève son t-shirt pour que le reste du groupe suive le mouvement. Lors d’une séance, nous avons pu entendre deux joggeuses qui remarquaient que tous les pratiquants étaient torse nu s’exclamer : « ah ici, le dress code c’est torse nu ». Il y a donc cette volonté chez les pratiquants de montrer son corps musclé que le SW forge, ils l’exposent fièrement publiquement.

« En effet, dans ce sport il y’ a un côté exhibitionniste. Pourquoi ? Bah déjà au final c’est quand même un sport physique ou l’on travaille le corps et bah justement les personnes sont contentes de pouvoir montrer leurs résultats obtenus. Et voilà comme la plupart des sports physique, tu es content d’avoir des compliments sur ton corps : « tu es musclé », « tu as un joli physique ». Comme à la musculation tu as ton côté, un peu égocentré, tu es tourné sur toi et quand bah tu as de bons retours tu es encore plus satisfait de ton travail et ça pousse à vouloir faire encore mieux pour conserver du coup cette idée de bon et beau travail ».

(Loïc, 32 ans)

Il existe dans nos sociétés contemporaines un rapport au corps particulier qui accorde une grande importance à l’esthétique de soi. Le corps est exhibé et mis en scène, on assiste à une véritable libération des corps depuis les années 1960. Il correspond aux images idéalisées de la jeunesse, de la santé, de la forme et de la beauté (…) L’entretien du corps « athlétique » devient le loisir le plus prisé et le plus important (Perera et Gleyse, 2018, page 7). Dans la Grèce antique, l’homme fort était celui qui était musclé, avec beaucoup de force. Ce rapport à l’entretien du corps dans une perspective d’exposition d’un soi musclé, se retrouve dans tous nos entretiens :

« Pour moi, ça se fait naturellement, je ne me rends pas compte quand j’enlève mon t-shirt. C’est peut-être qu’on a besoin de s’exhiber, montrer nos résultats et notre congestion ».

 (Endrick, 23 ans)

Il y a une part de volonté des pratiquants de montrer au public leur physique musclé, synonyme de santé et de beauté. Derrière ces comportements, il existe quelque part une volonté de se faire accepter socialement en correspondant aux canons dominant que véhicule notre société. Il faut comprendre que si l’on note qu’une multitude de « sports de rue » sont accompagnés de connotations négatives, dévalorisant alors l’image de ces sports, un changement s’opère lorsqu’ils exposent leur corps à la vue de tous selon des normes esthétiques dominantes. Le SW organise des comportements qui s’ancrent de manière éclatante aux attentes actuelles ludo-sportives mais aussi corporelles, qui participent à cette acceptation sociale ressentie. L’image du corps apparaît ici, surtout, comme un médiateur du lien social en correspondant aux normes esthétiques dominantes. « On s’en préoccupe soit dans une perspective instrumentale de réussite et d’intégration sociale ; soit pour répondre à des normes sociales de présentation ; soit dans l’intention de gagner l’affection des autres ». (Jodelet, 2005, p.34).

A l’instar du roller, du skate, du BMX et autres pratiques urbaines, le SW induit donc à « une double spectacularisation : la ville est spectacle pour l’acteur et l’acteur est spectacle pour le passant » (Dorvillé & Sobry, 2006, page 17). La pratique du SW devient un « spectacle urbain » et l’activité « spectacularisable » implique les passants comme témoins et spectateurs, et l’athlète street workers devient « spectacle pour le passant » » (Dorvillé & Sobry, 2006, p.15).

Pour conclure, nous avons pu constater que le SW est une pratique récente et que les pratiquants sont attirés par la simplicité de la pratique notamment en termes d’équipements sportifs quasi inexistants ou remplaçables. En effet, de simples barres statiques sont nécessaires et peuvent être largement substituées. Au-delà du fait que le SW se réalise avec peu de choses, cette discipline se pratique en extérieur. C’est ce qui caractérise le SW invitant à fuir les espaces confinés pour se sentir libre selon nos enquêtés. Nous avons pu également noter que les codes de pratiques, les manières de faire sont les mêmes d’une ville à une autre et que l’ « on communique de la même façon dans le « street », et ça n’a pas de frontière » (Darlan).

Ainsi, les différents spots de pratique s’organisent en extérieur, généralement dans des parcs, aux abords de quartiers, à la plage, ce qui offre un lieu de pratique idéal pour ces athlètes. Nos résultats nous montrent également que ces sportifs se réapproprient des lieux publics en utilisant par exemple des objets dévolus aux repos, des escaliers en pratiquant dans des lieux où ils peuvent être vu et ainsi offrir un spectacle pour les passants. La dimension spectacle est également recherchée par ces sportifs qui comme nous l’avons vu sont attirés par le côté fun et spectaculaire du Street Workout : des figures acrobatiques dignes des gymnastes, alliant techniques, souplesse et force, qui nécessite une musculature qui se montre car elle correspond aux normes esthétiques dominantes.

Cette utilisation de l’espace urbain à des fins sportives couplée au spectacle justifie à elle seule la place du SW dans la catégorie tourisme sportif urbain qui suit donc deux approches : une motrice pour les pratiquants et une visuelle pour les spectateurs.

D’autre part, le succès grandissant de cette pratique conduit à une institutionnalisation de celle-ci à travers la création de fédérations, de grandes compétitions… Les acteurs du sport public semblent également commencer à mesurer l’ampleur du phénomène et offrent des lieux dédiés à la pratique. Bien que ces spots soient implantés dans le paysage urbain (parcs, plages…), ces installations qui prennent une place légitime dans la ville vont d’une certaine manière freiner le phénomène d’appropriation ainsi que l’utilisation de l’espace public. De la même manière qu’ont connu le BMX, le roller et le skate-board, nous pouvons nous demander si le SW n’est pas en phase de se faire rattraper par l’univers institutionnel ?

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[1] https://www.etudiants.ch/cms/etumag/064/le-street-workout

[2] « Hannibal for king », né le 04 février 1978 aux Etats-Unis, est la référence pour tous les fans de « Street Workout ».

[3]https://www.litobox.com/street-workout-calisthenics

[4] Il s’agit d’un site qui permet de recenser tous les spots de SW dans le monde

[5] https://www.sbl-workout.com/historique/

[6] www.sbl-workout.com

[7] Les exercices de SW se font parfois en groupe, ce qui favorise l’engagement dans l’effort

[8]Les Dips représentent un exercice de flexion des bras sur deux barres parallèles principalement focalisées sur les triceps.

[9] Front lever : consiste à se maintenir sur la barre de traction bras tendu et parallèle au sol en position de gainage.

[10] Instagram : Réseau social permettant le post de vidéos, photos etc..

[11] Snapchat : Réseau social permettant le post de vidéos,photos etc.