Le concept de « naturalité » dans la pratique des grimpeurs en salle

Cette étude est consacrée aux programmes publics de promotion et d’identification de l’offre Des années 1800 à 1975, l’escalade était une activité sportive qui se pratiquait en milieu naturel. Désormais, les structures artificielles d’escalade se développent massivement et deviennent de vrais outils d’entraînement, où l’objectif premier n’étant plus de « reproduire » la nature en indoor. L’enquête démontre que la pratique, les pratiquants, les motivations et les milieux de réalisation ont bien évolué. Ces espaces regroupent une pluralité de profils de pratiquants ainsi qu’une multiplicité de pratiques. Cette étude s’intéresse donc au concept de « naturalité » dans la pratique de ces grimpeurs, lesquels évoluent dans un milieu artificialisé.

L’étude qualitative des données que nous avons obtenues par le biais de six entretiens semi- directifs, a permis de démontrer l’existence d’un rapport à la nature hybride. En effet, il existerait de multiples rapports à la naturalité variant selon les grimpeurs, les époques et les milieux de pratique.

« Si tu ne vas pas à la montagne, la montagne viendra à toi » (Louvel et Rotillon, 1985, p 274).

Cette citation reflète bien l’engouement pour l’alpinisme, et plus particulièrement pour l’escalade. Cette pratique connaît une évolution et une mutation spectaculaire depuis 1970. Initialement, l’escalade est une activité physique de pleine nature (APPN). Cependant, depuis une vingtaine d’années, ses milieux de pratiques sont multiples : entre milieux naturels et artificiels. En effet, les grimpeurs ont la possibilité de pratiquer dans des conditions extrêmement différentes : soit en « pleine nature » ou « nature », soit en milieu artificialisé et aseptisé. Il semble important de différencier et de définir certaines notions qui sont utilisées encore aujourd’hui sans trop de distinctions par les acteurs du tourisme sportif, afin de bien expliciter le sujet.

La naturalité est un concept polysémique qui le rend difficile à manier. Pour Jean Corneloup, « la naturalité évoque la relation contractée avec la nature. Celle-ci est forte quand l’artificialité est la plus discrète possible. En fonction de la profondeur de l’échange avec le milieu naturel, différents degrés de naturalité sont observables » (2003, p.8). Dans notre étude, nous allons évoquer la naturalité comme un degré auquel, un espace est impacté ou non, par l’emprise humaine. Le concept de naturalité renvoie donc au concept du « naturel ». Géraldine Thévenot représente une des références sur ce sujet. Pour elle, « la définition du naturel puise ses origines dans l’idée de nature : le naturel, à l’origine, est ce qui nous est donné, ce qui est inné et qui s’oppose au transformé, définition à laquelle s’ajoutent des connotations de simplicité et de lien avec la nature ». On peut donc dire que le concept de « naturalité » s’oppose à celui d’« urbanité ». Ces caractéristiques nous serviront par la suite d’éléments de comparaison avec l’escalade et ses pratiquants.

Dans  les  sports  de  nature,  la  pleine  nature  ou « wilderness » pourrait se définir comme étant un espace de pratique peu ou pas aménagé, proche de l’état sauvage. De plus, l’« aroundoor » serait une zone périphérique aux villes, stations et massifs qui se développe comme espace récréatif montant, intermédiaire entre l’artificialisation totale des équipements sportifs et ludiques de l’indoor (station, ville, murs d’escalade…) et la « naturalité » encore forte de l’outdoor (pleine nature peu artificialisée) » (Corneloup, 2002, p.7). Ici, on pourrait prendre comme exemple les parcours acrobatiques en hauteur qui qualifient cette notion d’aroundoor, comme un moyen de vulgariser les sports de nature. Ainsi, ces quatre notions se différencient selon un gradient croissant d’artificialité et correspondent à différentes pratiques : l’indoor (structure artificielle d’escalade), l’aroundoor (site d’escalade sportifs, facile d’accès), l’outdoor (engagement sportif et préparation supérieure) et le wildoor(milieu sauvage et expéditions en terre peu explorée).

De nos jours, l’appellation de « nature » ou plutôt de « prénature » semble plus adaptée au regard des définitions précédentes. L’évolution des usages de la montagne est en corrélation avec la représentation que l’on se fait de la nature. C’est pourquoi désormais, la nature se rapproche plus d’un support de pratique aménagé ou d’un espace récréatif, contrôlée par divers normes et labels. Les sites d’escalade sont sujets à des aménagements de plus en plus sophistiqués. Ceux-ci répondent à une demande grandissante, et permettent de garantir la sécurité des usagers. Il est clair que cette « nature » contemporaine s’éloigne de la définition de « pleine nature » citée et définie précédemment.

Aujourd’hui, cette discipline n’est plus pratiquée uniquement par des alpinistes comme autrefois. Durant l’époque moderne (1800-1975), « l’escalade n’existait pas », annonce Corneloup (1995, p 1). Elle n’était pratiquée que dans un unique but : se préparer à gravir des sommets. Les alpinistes étaient considérés comme l’élite de la société, et l’alpinisme était une activité fermée et sélective. Un lien très fort unissait les grimpeurs à la montagne. Ce n’est qu’à partir des années 75 que « l’escalade » acquiert une véritable identité (Corneloup, 1995). Les acteurs se multiplient : fédérations, secours en montagne, constructeurs de structures artificielles d’escalade (SAE), médias et associations. À cette période, pour Jean Corneloup, une véritable « rupture-fracture » (1995, p.2) est née. Les profils, styles de pratiques, motivations, rapports à la nature se sont alors grandement modifiés. Ainsi, une structuration de l’escalade s’établit avec une institutionnalisation de la pratique. De nouvelles valeurs telles que le ludisme, la performance, et l’écologie émergent. Des groupes de pairs naissent et fragmentent les grimpeurs en différentes catégories. Corneloup a travaillé sur des grimpeurs de Fontainebleau afin d’établir des styles de pratique. Il a donc établi 4 groupes : Les alpins-cafistes, proches de la tradition alpine opposés aux hédo-sportifs qui défendent l’aseptisation des sites de pratique. On retrouve également les néo-aventuriers qui valorisent la prise de risque et enfin les touristes, favorables à la banalisation de tous les espaces. Le « monde de l’escalade » s’apparente donc à une « logique du multiple » (Corneloup, 1995, p.7).

Cependant, depuis les années 2000 avec l’apparition de l’époque transmoderne que nous détaillerons par la suite, un même grimpeur peut s’identifier à plusieurs groupes et donc à différents modes de consommations et différentes valeurs. C’est l’interaction entre ces visions et pratiques qui pousse les grimpeurs à créer, associer et développer de nouvelles formes d’escalade. La littérature démontre que l’on peut observer et constater de nombreux changements au sein des salles d’escalade. Ces espaces sont marqués par une grande hétérogénéité : le profil des grimpeurs, les styles de grimpes, les motivations et les lieux de pratiques sont autant de paramètres qui à la fois, divisent et unissent les pratiquants en salle. En effet, les modes de consommation sont changeants et variés. Pour illustrer cette « rupture » avec l’époque moderne, il semble pertinent de préciser qu’aujourd’hui, pour certains grimpeurs la pratique ne s’effectue qu’en salle. La falaise et la « grimpe » sur cailloux sont délaissées par ceux-ci. Eric de Léséleuc le souligne, « beaucoup d’entre eux n’y sont jamais allés, et ne le désirent pas » (1998, p.65). La conquête des sommets est révolue et la majeure partie du développement de ce sport se fait maintenant en salle.

On assiste aujourd’hui à un phénomène de naturalisation de l’urbain et à une urbanisation de la nature (Marsac, 2008, p.4). Cela signifie que les grimpeurs n’ont plus besoin d’aller chercher des sites naturels, parfois éloignés des villes, pour exercer leur pratique. Désormais, ils les trouvent à proximité et regroupés au sein d’un même espace. Cette transformation reflète bien la citation de Louis Louvel, citée en introduction, et la volonté de pouvoir pratiquer, y compris en milieu urbain. Le rapport à la nature a profondément évolué au cours du temps. De plus, pour Lafargue (1990) le développement des SAE contribue largement au processus de sportivisation de l’activité, ainsi qu’à l’évolution des styles de pratiques et du profil des grimpeurs. Pour d’autres auteurs comme Corneloup, Bourdeau ou encore Rodriguez, une nouvelle époque dans les années 2000 pourrait se détacher et supplanter l’époque post-moderne : la forme transmoderne. Ce mouvement s’apparente en escalade aux grimpeurs conservant un métissage de pratiques. Ce mixage culturel contribue à créer des passerelles entre les différentes époques. C’est pourquoi on retrouve encore des profils de grimpeurs qui font perdurer les valeurs traditionnelles de l’escalade. De nos jours, il n’est donc pas étonnant de retrouver un même grimpeur pratiquant en salle et en milieu naturel.

Au terme de ces premières réflexions qui permettent de contextualiser le phénomène, plusieurs questionnements peuvent se dessiner. Les grimpeurs qui ne pratiquent qu’en salle, ont-ils une pratique dénaturée ? Quelle naturalité se dégage de la pratique des grimpeurs « mixtes » – « hybrides » ?

Ainsi, au travers de cet article, nous allons tenter d’expliquer  comment  se  place  le  concept  de « naturalité » dans la pratique de l’escalade en salle et de ses pratiquants. Nous pouvons émettre l’hypothèse qu’il existerait différentes formes de naturalité, variables selon divers facteurs que nous verrons par la suite,  que  l’on  qualifierait  d’« hybride »  ou  de « multiple ».

Méthodologie

La complexité de ce travail réside dans le fait qu’aucune étude n’a encore été réalisée sur le concept de naturalité dans la pratique de l’escalade en salle. Les informations, les données scientifiques et littéraires sont donc limitées. Par conséquent, l’approche qualitative semblait être la plus adaptée. « Cette démarche vise à comprendre et à découvrir un phénomène, en posant la question du « pourquoi » et du « comment » » (Claude, 2019). Ainsi, celle-ci nous a donc permis d’analyser ce concept de « naturalité » en escalade et de le caractériser. Concernant le choix de la population, nous avons contacté dans un premier temps des grimpeurs que nous connaissions par téléphone, en leur soumettant l’enquête. Cette méthode nous a permis d’interroger trois répondants tout en rectifiant la grille pour les entretiens suivants. Néanmoins, même si leur pratique était multiple, il manquait un certain profil de pratiquants. Notre difficulté a été de trouver ce profil bien spécifique : ceux qui ne grimpent qu’en salle. Pour ce faire, nous avons contacté dans un second temps via les réseaux sociaux, plusieurs salles d’escalade afin de leur faire part du projet et du profil spécifique recherché. Ensuite, un courriel a été adressé à nos contacts qui l’ont fait suivre aux différents abonnés de leurs salles. C’est ainsi que nous avons pu compléter l’échantillon de personnes en totalisant six entretiens.

En raison de la crise sanitaire, la réalisation des entretiens s’est donc effectuée en intégralité à distance. Sur les six entretiens, trois ont été réalisés en visio-conférence via l’application « Messenger ». Cela nous a permis d’avoir une analyse plus complète des interviews, à la fois verbale et non verbale. Les autres entretiens se sont déroulés par téléphone. Cette méthode représente cependant une limite, car il est plus difficile de cerner les interviewés et d’installer un climat de confiance. Néanmoins, la distance permet d’interroger des individus résidents dans de multiples localisations avec une plus grande facilité. De plus, comme en témoigne Héas en 2022, cette méthode « permet d’uniformiser les conditions de passation des entretiens » (p.28) et donc de limiter les biais potentiels.

Tableau des profils des enquêtés

Ce tableau met l’accent sur la diversité des profils enquêtés. Afin d’être le plus représentatif possible, nous avons sélectionné des pratiquants de différents sexes, âges et pratiques sportives.

  Interviewés  Sexe  Age  ProfessionLieu de résidenceDécouverte de la pratiqueDurée de l’entretienType de pratique
  Florence  Femme41 ansEnseignante en faculté – chercheuse  MillauEn rencontrant son conjoint au lycée  30 minutes  Hybride
  Christian  Homme50 ansMoniteur d’escaladeEntre Millau et RodezAu lycée, avec d’autres élèves  35 minutes  Hybride
    Jean    Homme  30 ansResponsable de communicati on et ouvreur à Boulderline    MontpellierPar hasard, volonté de changer de sport    30 minutes    Hybride
    Hugo    Homme    22 ansÉtudiant en Master Gestion Durable des Territoires de Montagne    GapPar hasard, club d’escalade à proximité du lieu de vie    45 minutes    Hybride
    Mélanie    Femme    25 ansÉtudiante en Master Gestion Durable des Territoires de Montagne    Gap  Parents et amis grimpeurs    40 minutes    Hybride
    Greg    Homme  20 ansÉtudiant en 3ème année de Licence de Mathématiqu es    Montpellier    Groupe d’amis    25 minutes    En salle

Pour la réalisation des interviews, c’est une grille d’entretien composée de différents thèmes, qui nous a permis de structurer la discussion ainsi que le discours de l’interviewé. Les thématiques que nous avons choisi d’aborder durant les entretiens semi-directifs étaient très larges afin de ne pas fermer le dialogue : « profil du pratiquant » et le « rapport à la nature ». Néanmoins, nous avons élaboré des questions très ciblées afin d’obtenir systématiquement les éléments de réponse dont nous avions besoin pour mener à bien l’étude.

Concernant le « profil des pratiquants », l’objectif était de pouvoir dresser une typologie des grimpeurs. Les questions portaient sur les individus eux-mêmes, mais également sur leur pratique en escalade et comment ils en sont venus à pratiquer cette activité.

Pour la thématique concernant la naturalité, les questions se divisaient en quatre sous-thèmes. Tout d’abord, nous abordions l’échange autour des représentations des interviewés concernant leur définition de ce que représente la nature. Ensuite, nous avons cherché à savoir quels étaient les éléments qui les ont poussés vers la pratique indoor ou outdoor, pour comprendre leurs motivations. Pour nous recentrer sur la naturalité, nous avons demandé quelle place elle pouvait occuper dans leur pratique en salle, en extérieur, mais aussi dans leur vie. Enfin, nous nous sommes penchés sur des termes « clés » tels que les notions de « grimpeurs hybrides » ou de « métissage de pratique » afin de sonder leurs avis à ce sujet.

Une naturalité qui varie selon le type de pratiquant et leurs milieux de pratique

Des diveryences concernant la définition de termes clés

Nous avons constaté que, in fine, la place de la naturalité dans la pratique de l’escalade n’était pas si évidente que cela aux yeux des pratiquants.

Dans la société occidentale, le naturel prend de plus en plus de place au sein de la sphère marchande. Il pourrait se définir comme ce qui est inné, s’opposant donc au transformé. De plus, le concept de « naturalité » se confronte à celui de « l’urbanité ». Il serait donc impossible de lier le concept de naturalité à une salle artificialisée d’escalade.

Ainsi, on peut se demander si les pratiquants considèrent l’escalade en salle comme étant un sport de « nature » – « pleine nature », ou bien un sport urbain. Sur ce point, seulement un interviewé considère l’escalade  en  salle  comme  un  sport de nature :

« Comme c’est pour moi la même base, et selon moi la même activité, c’est une base d’entraînement pour de l’environnement extérieur » (Florence, 41 ans). Pourtant, Jean, Christian et Mélanie pensent que l’escalade indoor ne peut pas être considérée comme un sport de nature. Mélanie nuance ses propos « je dirais plutôt que c’est la nature que l’on a amenée en ville et donc en salle… Je pense que la pratique en salle, selon moi, est le moyen de s’entraîner et d’acquérir les savoir-faire, savoirs et savoir-être nécessaires à la grimpe en extérieur ». Ces résultats démontrent que la pratique indoor et outdoor ne sont pas perçues de la même manière par tous les grimpeurs.

Les données recueillies lors des entretiens ont démontré que les individus possédaient tous une définition et une perception différente de ce que pouvait être la nature. La « polysémie » du terme nature renvoie donc à une idée de nature variable selon chacun. À partir de ce constat, il est logique de se dire que le rapport à la nature est, en partie, conditionné par la définition qu’on lui en donne. Cependant, « la définition du naturel rendu marchand dans les produits est immanquablement conditionnée par les contraintes de mise sur le marché des produits, à la fois sanitaires et économiques : le naturel de la sphère marchande est nécessairement transformé et déconnecté, à des degrés divers, de la nature »(Lecompte, 2015, p.4). Les salles d’escalade tentent donc de reproduire la naturalité dans leur pratique, mais sont contraintes à faire des compromis avec l’univers industriel et marchand, dans lequel elles évoluent. Le processus de naturalisation se base sur « les représentations qu’ont les consommateurs du naturel, afin de réduire le risque de dissonance entre les attentes des consommateurs et les contraintes de l’entreprise »(Thevenot, 2014, p.13).

Géraldine Thevenot explique que le processus de naturalisation permet de créer des signaux autour du produit, ce qui suggère la naturalité pour le consommateur. Au sein de la salle Boulder Line à Castelnau-le-Lez, la dimension de naturalité serait mise en avant par les symboles suivants : des photographies de grimpeurs en falaise, des plantes, des noms de roches ou encore de vraies voies présentes en milieu naturel reproduites en salle. Ces rappels permettent aux consommateurs de se construire une idée de nature par « la naturalisation d’un message » (Ibid, p.18). C’est à partir de ces éléments intrinsèques que la naturalité est mise en avant au sein de cette salle, ce qui donne du sens à l’ascension verticale de ses pratiquants.

L’escalade : un univers complexe, qui induit une « relation a la nature » variable

Le monde de l’escalade est un univers complexe puisqu’il existe une pluralité de profils de pratiquants, et ce, à l’intérieur même des grimpeurs en salle. Parmi eux, il y a des pratiquants qui grimpent en salle et en extérieur, mais aussi des pratiquants qui grimpent exclusivement en salle. Si l’on se focalise sur la place de la nature dans la pratique de l’escalade en salle, on peut désormais affirmer qu’elle n’est pas présente intrinsèquement.

Si l’on prend comme référence la définition de la naturalité citée précédemment, on peut désormais dire que le rapport à la nature est presque inexistant en salle. Puisque tout est artificiel et non naturel et inné, il ne reste que des symboles et des éléments en lien avec la nature comme rappel de la naturalité. On pourrait parler de « rapport domestiqué à la nature » pour caractériser la nature au sein des salles d’escalade.

Comme le souligne Géraldine Thevenot dans le processus de naturalisation, la stratégie des salles est qu’elles mettent en avant des éléments iconiques, qui suggèrent et rappellent que la pratique en salle à un lien avec la pratique en milieu naturel. Elles se focalisent sur les représentations que les grimpeurs se font du naturel, pour permettre aux grimpeurs d’accéder à une certaine idée de nature. On peut donc dire que la place de la naturalité en escalade indoor est en corrélation avec les représentations que se font les individus de cette dernière.

Nous pensons aussi qu’il faut nuancer cette idée. Ce n’est pas parce qu’un grimpeur n’entretient aucun rapport à la nature dans sa pratique, ou très peu, que la nature n’occupe pas une place importante dans sa vie quotidienne. De surcroît, pour un grimpeur qui possède une  multiplicité  de  pratique  ou  une  pratique « hybride », il entretient obligatoirement un lien avec l’environnement naturel puisque c’est, entre autres, son lieu de pratique.

Les données recueillies démontrent qu’on ne peut pas établir d’association systématique entre le milieu de pratique, le niveau de conscience écologique des grimpeurs et leur relation à la nature, Florence l’explique : « alors, ça me gêne de généraliser encore une fois, car je pense qu’il doit y avoir différentes sortes de pratiquants à l’intérieur de ces pratiquants-là. De là, à dire qu’ils ont une conscience écologique, je ne sais pas, je ne les connais pas. En revanche, je ne suis pas sûre que parce que les grimpeurs sont dans un environnement naturel, ils soient écologiques pour autant. C’est souvent une association rapide que l’on fait, en effet, ce n’est pas parce que l’on pratique en nature qu’on a nécessairement une conscience écologique. Donc, est-ce que ceux qui pratiquent en salle l’ont plus ou moins… Je ne sais pas, il doit y en avoir très certainement. En tous cas je ne fais pas du tout l’association entre pratiquants de sports de nature et conscience écologique ». Greg vient confirmer cet avis. Ne pratiquant qu’en salle, il pratique pourtant la randonnée pédestre et le VTT. De surcroît, il dit apprécier la nature et que « c’est lié à l’éducation de mes parents aussi, cela a beaucoup compté. J’ai grandi à la campagne donc voilà ! ». Il démontre bien que le rapport qu’il entretient avec la nature n’est pas corrélé à sa pratique en escalade. Cependant, il pense que pratiquer en extérieur : « pourrait m’éveiller encore plus ».

En ce sens, le rapport à la nature sera plus ou moins fort selon ces différents facteurs : Pierre Bourdieu l’expliquait au travers de la notion de « capital culturel » et de la « socialisation primaire » des individus. Pour lui,

« la sensibilité à la nature se forge dans la socialisation primaire à travers l’influence familiale puis s’active dans l’activité : ‘S’approprier la nature suppose une culture, un enracinement avec les choses qui durent’ » (2011, p.16). Greg confirme ces propos lors de notre discussion. Le fait d’avoir grandi à la campagne et d’avoir reçu ce goût pour la nature pendant son enfance, aurait grandement contribué à son attrait pour la nature. Néanmoins, il ne pratique jamais en extérieur. Pourtant il affirme que grimper en extérieur pourrait l’amener à s’éveiller encore plus comme le souligne Bourdieu.

De plus, le rapport à la nature serait conditionné par l’intérêt que l’on porte à la pratique et par conséquent, à son niveau de pratique. Assurément, le grimpeur qui pratique uniquement en salle est souvent « débutant » et « jeune ». Comme en témoigne Christian, « ils grimpent pour le summer body » et « pour se retrouver avec les copains ». On peut donc supposer que s’ils s’intéressaient sérieusement à la pratique de l’escalade, ils pourraient être attirés par la pratique en extérieur. Le niveau du pratiquant joue aussi un rôle selon nous. Les « compétences de savoir, savoir-faire et savoir-être sont supérieurs en extérieur » souligne Mélanie. Ainsi, il se pourrait que le pratiquant en salle soit attiré par la grimpe  en  extérieur,  mais  soit  contraint  de  s’y restreindre par manque d’expérience et de qualifications. De plus, l’escalade et le canoë-kayak ont été comparés par Lapierre et Marsac en 2008 pour leurs similitudes et par la déterritorialisation de leur milieu de pratique respectif. Comme en escalade indoor, la pratique du canoë-kayak en stade d’eau vive « regroupe un ensemble hétérogène tant du point de vue du niveau de navigation que de sa composition sociale. En effet, l’appellation « grand public » renvoie à un « fourre-tout » dans lequel les gestionnaires rassemblent des débutants, des sportifs pratiquant différentes activités de nature, des pagayeurs de faible niveau technique, des novices et des kayakistes confirmés appartenant à des clubs. Par conséquent, ce vocable désigne surtout les non-compétiteurs » (2008, p.4). Les pratiquants que l’on retrouve sur les sites de pratique artificiels sont, pour la plupart, débutants. Marsac affirme également que « les moniteurs insistent sur le fait que les pratiquants accueillis ont peu de compétences dans l’activité » et « qu’il est plus difficile de connaître et de s’engager en autonomie sur un site naturel si l’on ne connaît pas le département, sa localisation, sa difficulté ou encore l’équipement en place » (2008, p.243). Le rapport à la nature en escalade est donc pour partie conditionné par le niveau de pratique des grimpeurs.

D’autres facteurs interviendraient dans la modification du « rapport urbain à la nature » (Krieger, 2015, p.9) que les grimpeurs peuvent avoir ou à cette idée de naturalité « hybride », notamment liés à la conjoncture de la société et aux évolutions de la pratique en elle- même.

L’évolution de la pratique comme facteur explicatif d’une naturalité « hybride » & « mixte »

L’influence de facteurs externes : La dimension temporelle couplée au processus de sportivisation

Dans un premier temps, l’étude réalisée démontre que le rapport à la nature et la place de la naturalité en salle, ne sont pas figés dans le temps.

La sportivisation de l’escalade aurait largement contribué à créer de nouvelles chaînes de valeurs, de nouveaux styles de pratiques et par conséquent, un nouveau rapport à la pratique et à la naturalité. C’est ce

que Jean Corneloup nomme les « liens organiques » : chacun peut donner du sens « à son action verticale » (1995, p.7). Les écrits de Bourdeau ont démontré que les années 70-80 ont été marquées par des évolutions qui ont bouleversé la communication avec les espaces de nature : « Le passage de l’alpinisme comme pratique dominante durant la modernité (1850-1975) aux activités d’escalade diversifiées caractéristiques de la postmodernité (1975-2000) a fait évoluer l’organisation linéaire des espaces de pratique (des petits sites d’escalade à la haute montagne) vers une organisation circulaire (blocs d’escalade, petites « falaises », grandes

« falaises », cascades gelées, via ferrata, haute montagne, massifs lointains…) qui épouse le modèle du réseau bien plus que celui de la ligne droite, faisant entrer le système des pratiques d’escalade dans une logique du multiple » (1990). Ce mouvement désigne donc le processus de naturalisation de la ville et l’urbanisation de la nature. On peut donc dire que le développement de l’artificiel a créé une rupture avec la nature, en favorisant le développement de la compétition et de la performance. Ces « transgressions géosportives » (Mao, 2008) répondent à l’augmentation du nombre de pratiquants et au besoin d’entraînement. On pourrait également parler de la transmodernité pour décrire cette naturalité multiple. Elle se définit « comme un mouvement culturel qui souhaite dépasser la modernité (aller au-delà) tout en effectuant des passerelles avec les formes historiques précédentes » (Corneloup, 2011, p.6). On comprend que ce mixage culturel s’apparente à un métissage de pratique en escalade, en intérieur et en extérieur. Ces pratiquants allient donc les valeurs traditionnelles de l’escalade aux valeurs hypermodernes : ludisme, hédonisme et rapport à la nature combinés. C’est l’interaction entre ces visions qui crée de nouvelles formes de pratique et un rapport à la nature plus ou moins profond, selon son milieu de réalisation et les époques.

Enfin, la conjoncture de la société actuelle influence nos pratiques sportives, notamment par rapport aux contraintes temporelles qu’elle impose : « L’espace et le temps sont les dimensions matérielles fondamentales de l’existence humaine » (Castells, 1998, p.425). La pratique en extérieur nécessite des compétences techniques supérieures à la pratique en salle, telles que la connaissance du milieu, l’utilisation du matériel ou encore l’appréhension du risque. De plus, cette forme de pratique est contraignante. Elle nécessite plus de temps pour l’apprentissage, mais aussi pour les déplacements pour se rendre sur les sites de grimpe. Les individus qui habitent en ville sont souvent contraints de pratiquer en salle par manque de temps et cela impacte leur potentiel rapport à la nature.

Une naturalité « hybride », entre conceptions hétéroclites et avènement de l’artificiel

Nous avons vu que l’escalade connaît une croissance exponentielle depuis une vingtaine d’années. Ce marché est soumis à une concurrence permanente entre les différentes salles d’escalade, ce qui les poussent à se diversifier. Pour Mélanie et Hugo, les « salles vont amener vers ce comportement de consommation. C’est devenu un enjeu marketing, on paye pour entrer dans une salle comme on le ferait pour aller au cinéma ! Je pense que la dimension environnementale va passer au second plan, du moins ce sera un facteur motivationnel moins courant ». La conception de la pratique étant variable d’un individu à l’autre, il est donc normal que divers scénarios soient confrontés. Pour Jean qui travaille à Boulderline, leur « nouveau slogan c’est « back to basics ». La base en escalade c’est grimper le rocher dehors, et on veut retourner vers cela. Puis, même en intérieur, on a un projet qui consiste à reproduire certains blocs qu’on retrouverait en extérieur dans la salle. Dans l’idée, ce serait de repérer des blocs du coin, ou présents à Fontainebleau, à Rockland (Afrique du Sud) et de les reproduire au mieux, afin de leur montrer un petit peu ce qu’est la grimpe en extérieur. Tout ça pour inciter nos grimpeurs à (re)grimper en extérieur ». Ici, on s’aperçoit que le projet tend vers une naturalité plus visible et présente au sein des salles d’escalade (symboles, éléments qui rappellent la nature et styles de grimpe). Afin de rester compétitives, les salles d’escalade sont sujettes à de nombreuses modifications et innovations, qui conduisent soit à un rapprochement, soit à un éloignement de la nature au sein de celles-ci. Jean Corneloup expliquait en 1993 que « le rapport à la nature s’inscrit toujours dans le « logos » (la relation) où l’on exprime les valeurs et les imaginaires de son époque, en référence à sa position dans l’espace social » (p.19). Ainsi, la représentation que se font les individus de la nature est vouée à évoluer au fil du temps. Christian soulignait qu’il y aurait un « effet générationnel » ou un « effet d’âge » (Lefèvre, 2004).

Les grimpeurs d’autrefois, avec les valeurs alpines, entretenaient un rapport plus étroit à la nature que les « jeunes » grimpeurs contemporains. Jadis, l’essence même de la pratique se basait sur la découverte du milieu naturel. Marsac le souligne dans sa thèse sur le canoë-kayak, « l’essence originelle de l’activité qui se fonde  sur  la  découverte  de  la  nature  se  voit transformée. L’approche pédagogique dans les stades d’eau vive se déscolarise tout en s’autonomisant des fondements de la descente de rivière » (p.6). En effet, « cette recherche de rapprochement vers la nature voire de fusion nécessite concrètement un apprentissage de celle-ci. En effet, pour se déplacer sur l’eau comme sur terre, il faut savoir lire la nature. Les usagers récréatifs développent ainsi des savoirs ordinaires, des connaissances acquises par la multiplication des expériences pratiques » (Krieger, 2016, p.182). La pratique en SAE ne permet pas aux pratiquants de cultiver cette relation à la naturalité et par conséquent, les perspectives de fusion avec celle-ci sont très limitées.

Ce phénomène est similaire à la pratique du surf :

« L’artificialisation des vagues inaugure ainsi des mutations possibles dans la structure des « logiques internes » du surf dans la mesure où elle pourrait modifier les rapports entre les surfeurs puisqu’il n’y aurait plus d’affrontement physique et symbolique pour obtenir la vague, avec l’espace car le surf ne se pratiquerait plus exclusivement au cœur d’un milieu marin, et avec le temps, puisque la programmation des vagues introduirait une rationalisation des temps de glisse. L’artificialisation des vagues modifie donc l’écologie de la relation du surfeur à la vague qui nécessite en milieu naturel le développement d’un « sens marin » qui s’acquiert via la « syntonisation », c’est-à-dire cette capacité motrice et sensorielle du surfeur à appréhender un milieu de pratique dont l’équilibre est précaire, homéostatique » (Mariani, 2013). Il est tout à fait possible de transférer cette réflexion dans le monde de l’escalade. Les salles permettent clairement d’optimiser le temps de grimpe en raison de la facilité d’accès à celles-ci, et de la proximité des voies présentes au sein d’un même espace. La configuration de la salle ne reproduit pas les conditions de pratique en site naturel, mais tente plutôt de faciliter les évolutions des pratiquants dans un cadre sécurisé et pratique. La dimension d’aventure, d’affrontement physique et symbolique avec le milieu naturel n’est plus présente. L’escalade devient un sport du quotidien, ce qui est paradoxal avec l’idée que la grimpe en milieu naturel permet, quant à elle, de se déraciner de l’environnement urbain. Effectivement, le développement des structures artificielles d’escalade impacte la relation du grimpeur à son environnement, puisque les grimpeurs en salle n’ont plus à connaître ni à anticiper le milieu naturel dans lequel ils évoluent.

Conclusion

Le XXe siècle est marqué par de nombreuses transformations qui conduisent à une diversification des pratiques sportives, à l’instar de l’escalade. Celle-ci s’effectue dans des milieux de réalisation variés, aussi bien au sein de structures artificielles d’escalade, que sur des sites naturels, plus ou moins « sauvages », en falaises. Ainsi, cette dernière se pratique donc entre une urbanité et une naturalité « domestique » et/ou « domestiquée ».

La question de la naturalité dans la pratique de l’escalade en salle reste un sujet peu étudié dans la littérature scientifique et par les chercheurs. C’est pourquoi nous nous sommes questionnés sur la place du concept de « naturalité » dans la pratique de l’escalade en salle et de ses pratiquants. Ce concept peut se définir comme étant la « relation contractée avec la nature », variant selon l’empreinte de l’homme sur son environnement, définition à laquelle on peut ajouter des éléments qui rappellent cette idée de nature et que l’on peut opposer à « l’urbanité ».

Dans le cadre de notre étude, nous avons sélectionné et interrogé six pratiquants d’escalade possédant tous des profils et des pratiques différentes, afin d’avoir des résultats qui soient les plus représentatifs possible. Ces derniers démontrent que le concept de naturalité n’est pas interprété de la même manière par les individus et est variable selon les milieux de pratique. Ainsi, si les représentations de la naturalité sont perçues différemment par les pratiquants, le rapport à la nature sera, en partie, conditionné par la définition qu’on lui en donne. Le « processus de naturalisation » permet de créer des signaux autour du produit suggérant alors la naturalité pour le consommateur. En salle, certains de ces signaux pourraient donc influer sur la perception et la place qu’occupe la naturalité aux yeux des grimpeurs. Nous avons vu que le monde de l’escalade s’inscrit dans une « logique du multiple » puisqu’il existe une pluralité de profils de pratiquants, et ce, à l’intérieur même des grimpeurs en salle. Néanmoins, la naturalité n’est pas ou peu visible au sein d’une salle d’escalade d’un point de vue intrinsèque, mais résiderait uniquement dans l’imaginaire et la représentation que s’en font les grimpeurs. Les pratiquants n’entretiennent donc, de prime abord, aucun rapport à la naturalité. On pourrait parler ici de « rapport domestiqué à la nature ». Cependant, ce n’est pas parce que la nature n’est pas présente en salle, que les pratiquants n’entretiennent aucun rapport avec celle-ci dans leur pratique. Pour un grimpeur qui possède une pratique dite « hybride », à la fois en intérieur et en extérieur, la naturalité est obligatoirement présente dans sa pratique puisqu’il évolue au sein de celle-ci lorsqu’il pratique en falaise. Enfin, l’étude a mis en exergue que l’évolution et la transformation de la pratique, exerçaient une influence sur le concept de naturalité. La sportivisation de l’activité et le développement de l’artificiel ne permettent pas aux pratiquants de cultiver cette relation à la naturalité. Devenant un « sport du quotidien » dans un environnement urbain, il n’y a plus de dimension symbolique, d’aventure ni d’affrontement et de connaissance du milieu naturel. Par conséquent, les perspectives de fusion avec celle-ci sont très limitées. De nouvelles chaînes de valeurs, de nouveaux styles de pratiques apparaissent, accompagnés d’un nouveau rapport à la pratique et à la naturalité. En ce sens, on ne peut donc pas établir d’association systématique entre un grimpeur et son rapport à la naturalité. L’échantillon de l’étude ne permet pas de proposer une typologie de grimpeur par rapport à la naturalité. En revanche, il est possible de dégager des tendances. Pour les grimpeurs confirmés, qui possèdent une pratique hybride, on peut dire que le degré de naturalité sera plus fort dans leur pratique puisqu’ils sont confrontés à celle-ci et que leur imaginaire ainsi que leurs représentations de la nature, sont conformes à la définition de la naturalité. Pour les grimpeurs débutants, qui ne pratiquent qu’en salle, le degré de naturalité sera quasiment inexistant. Il varie selon leur socialisation, leurs références et représentations du naturel, mais aussi selon le processus de naturalisation présent dans les SAE. On peut en conclure que les salles d’escalade ont un rôle clé à jouer dans la mise en évidence de la naturalité au sein de leurs espaces.

Nous avons compris que les salles d’escalade sont venues reproduire la pratique extérieure en intérieur, mais nous nous demandons si ces dernières et leurs pratiquants, cherchent à transposer leur style en outdoor. Il serait intéressant de compléter cette étude en axant les recherches autour de cette thématique, afin de voir si l’évolution de la pratique bouleverse aussi les milieux naturels.

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