L’ITINERANCE PEDESTRE : Le rapport au lieu qui façonne l’expérience du touriste
L’itinérance pédestre est devenue aujourd’hui une pratique très convoitée dans le paysage des sports et activités de pleine nature. Elle s’impose comme une solution à l’hypermobilité qui caractérise notre société, et nous offre une expérience immersive qui nous marque tout au long de notre vie. Nous nous questionnons dans cet article sur la manière dont se conçoit cette expérience et les éléments qui tendent à la rendre si unique aux yeux de chacun. Dans le cadre de cette recherche, nous avons souhaité comprendre comment la progression au sein d’un espace jouait sur cette expérience. Pour cela, des entretiens semi-directifs in-situ collectifs ont été menés sur le sentier cathare, un itinéraire symbolique des Pyrénées-Orientales. Entre histoire et paysages sauvages, cette itinérance est vue comme une véritable immersion hors du temps.
Par Kenaël MORDINI
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Je suis passionné par les activités de pleine nature, et particulièrement par la randonnée pédestre. Mon intérêt prononcé pour les récits d’aventures et la découverte des territoires m’a poussé à m’intéresser davantage à la pratique de l’itinérance pédestre. J’ai souhaité comprendre comment l’expérience évoquée dans ces récits se matérialise.
Introduction
L’hypermobilité est aujourd’hui profondément ancrée dans notre société, où chaque journée est minutieusement orchestrée et rythmée par le désir de rentabilité. Cette aliénation à la vitesse et la recherche du gain de temps distance peu à peu l’homme du déplacement le plus fondamental : la marche. Ce fait est observable au quotidien : le travail mobilise davantage de ressources nerveuses que de ressources physiques (Le Breton, 2001, p.6). Dès lors, le corps est délaissé et la marche devient plus une activité qu’un déplacement à proprement parlé. Elle offre un rapport au temps différent, dans lequel on va consacrer une disponibilité à la compréhension de soi et de son environnement comme l’affirme Le Breton (2001, p.10) : « la marche est une méthode tranquille de ré-enchantement de la durée et de l’espace ». C’est notamment le cas de l’itinérance, une pratique porteuse de sens, privilégiant le déplacement en lui-même, parfois au détriment de l’importance accordée à la destination finale (Marsac et al, 2012). Elle ne se limite pas à un simple voyage physique, mais cherche à redéfinir la relation que le marcheur entretient avec son espace, en imprégnant les lieux d’une signification personnelle (Berthelot et Corneloup, 2008). Ces définitions convergent en un sens et poussent à penser l’itinérance non pas comme un produit touristique qui se consomme, mais comme une expérience qui se construit au fil du cheminement. Cette déclinaison de la marche fait écho aux tendances émergentes en matière de mobilités touristiques. Elle répond au désir de préserver le sentiment de découverte des espaces tout en favorisant les destinations proches et locales. Comme le souligne Kaufmann (2008, p. 115), « aller plus vite et plus loin ne garantit plus un dépaysement ». Elle offre ainsi une opportunité inépuisable de redécouverte des territoires, le paysage dévoilant constamment de nouvelles révélations. Bien que la pratique soit en plein essor et séduit chaque jour de nouveaux adeptes des activités de pleine nature, il reste néanmoins difficile de définir les éléments qui composent une expérience itinérante. Cet article se propose d’explorer cette problématique en examinant les divers facteurs qui façonnent cette expérience, ainsi que l’influence de la progression au sein de l’espace sur celle-ci.
L’expérience du lieu lors de l’itinérance
quelles représentations de l’itinérance ?
Chaque environnement est chargé en représentations, qui vont modeler l’expérience du pratiquant. Elles sont décrites comme « la traduction de la manière dont un sujet se pense et se structure dans ses relations avec les objets qui l’affectent » (Leroux & Rigamonti, 2017, p.8). Une seconde définition donnée par Di Méo (1990, p.360), suggère que la représentation part de l’espace, et se « construit dans un cerveau humain ou l’objet se déforme, ou sa signification se charge de sens collectif, s’associe à des images mentales, à des idées, à des correspondances propres à l’individu, au sujet… ». Chaque espace traversé s’imprègne de sens, à la fois par sa dimension esthétique (forme, verticalité, volume…) et par les rapports sociaux qu’il suscite. En prenant l’exemple des paysages montagneux, Depau et Ramadier (2011) démontrent la construction de « l’esprit montagne ». Pour illustrer cela, prenons le cas des Alpes comparées aux Pyrénées. L’effort, le dépassement de soi et l’accomplissement sont autant de représentations qui permettent de qualifier une ascension au cœur du massif alpin (Corneloup, 2012). Par conséquent, les Alpes sont souvent perçues comme un lieu de grandeur et de défi, où le marcheur est confronté à une nature imposante qu’il tente de dominer. Cet imaginaire, solidement ancré, s’est en partie forgé grâce aux caractéristiques physiques de la montagne alpine, notamment son altitude élevée. Pour les montagnes pyrénéennes, ce sont le « caractère sauvage de l’environnement » et le « manque apparent d’anthropisation » (Barna, 2020, p. 7) qui semblent définir le paysage. En ce sens, la quête d’aventure se manifeste davantage par l’immersion dans cette nature sauvage que par l’accomplissement d’exploits sportifs. Cependant, comme le souligne Barna (2020, p. 1), les informations sur l’espace pyrénéen et ses représentations étant limitées, cela peut laisser penser à une similitude avec celles des Alpes. Les travaux de Frolova (2001, p. 4) expriment également l’idée que l’application du « modèle paysager alpin » aux autres espaces montagnards, notamment les Pyrénées, conduit à une certaine forme de négligence ou d’atténuation des caractéristiques uniques de ces derniers. De ce fait, notre étude, qui se concentre sur le chemin cathare, un sentier emblématique des Pyrénées, permettra d’approfondir les représentations associées à cet espace. Comme le démontre « l’esprit montagne » développé par Barna (2020), l’imaginaire d’un environnement et les valeurs qui y sont associées vont influencer le comportement du pratiquant et sa perception de l’expérience. Ce processus se scinde en trois étapes : le randonneur va s’adapter à son environnement, puis s’y habituer. Il entrera ensuite dans une phase de relaxation, dans laquelle il sera intégré à son espace. Enfin, il entrera en symbiose avec celui-ci pour adopter « l’esprit du lieu », qui lui conférera un regard différent sur l’espace.
Les représentations se structurent dans un premier temps lors de l’organisation du projet d’itinérance et se maintiennent par le « souvenir des expériences vécues » (Barna, 2020, p.10). Elles façonnent partiellement l’expérience et sont modelées par les événements vécus ainsi que par le caractère esthétique de l’espace traversé.
L’expérience esthétique de l’espace
L’expérience paysagère est définie ici comme la manière dont les individus perçoivent, interprètent et interagissent avec leur environnement visuel et spatial. Marpot et al. (2021, p.2), abordent cette notion à travers le concept de la « prise paysagère », soit « l’aptitude de chacun à éprouver un paysage par le biais d’une activité particulière » (Marpot et al., 2021, p.2). Les expériences paysagères sont donc profondément individuelles, mêlant des aspects intrinsèques du paysage à des dimensions subjectives telles que les émotions et les représentations. En ce sens, la pratique de l’itinérance répondrait au « désir d’éprouver l’espace par tout son corps et de ne pas se contenter d’une attitude spectatoriale » (Corbin, 2002, p. 180-181). Elle inscrit le pratiquant au cœur d’un paysage instable, modifié par les saisons, la météo, le temps… Comme évoqué précédemment, une part de l’expérience paysagère est explorée à travers le prisme de l’émotion. En ce sens, il est plausible que ces facteurs environnementaux jouent un rôle dans la construction et l’intensité de cette expérience. Lors de l’itinérance, le pratiquant est exposé à son environnement sur une période relativement longue, ce qui lui permet d’y être plus sensible voire de se l’approprier. Cependant, comme le suggère Olivier Sirost, l’exposition ne suffit pas. La notion de progression est nécessaire pour apprécier son espace. C’est ce couplage entre la progression tout au long de l’itinéraire et le temps d’exposition à l’environnement qui permet de lier le pratiquant à son espace « le sportif devient alors porteur d’un rapport privilégié avec lui » (Niel & Sirost, 2008, p.191). La dimension d’effort semble être également liée à l’appréciation de l’environnement. La place du corps dans l’expérience paysagère oscille entre l’activité et l’environnement. C’est au travers de l’effort et de l’engagement que l’environnement est ressenti : « l’inscription dynamique du corps dans l’espace débouche sur des perceptions paysagères nouvelles » (Niel & Sirost, 2008, p.197). En parallèle de cette dimension d’effort, l’itinérance est soumise aux contraintes de l’environnement et du risque. Il est alors intéressant d’interroger la place qu’occupe le risque dans la pratique, et de quelle manière ce facteur influence l’expérience.
L’expérience paysagère, à travers sa dimension physique (l’engagement, les sensations) et sa dimension sensible (les émotions, l’interprétation), joue un rôle crucial dans la construction du vécu de l’itinérant. Cependant, au-delà de ces aspects, il est également important de considérer la dimension symbolique de l’itinérance, qui confère une signification plus profonde à l’expérience du marcheur.
La dimension symbolique de la pratique
L’itinérance se caractérise principalement comme une expérience authentique, dans laquelle les pratiquants partagent des intérêts communs : « le besoin d’exister dans un espace de liberté, sans les contraintes de la vie moderne, et la recherche de spiritualité dans une société en proie à une crise des valeurs et des repères » (Rayssac & Pénari, 2017, p.27). En ce sens, la pratique s’apparente à une quête introspective, offrant un « espace-temps propice pour affronter ces situations », tout en permettant une redécouverte de soi-même (Lagarde et Rayssac, 2021, p. 5). La marche devient alors porteuse de sens : « il n’est nullement nécessaire d’avoir un but pour marcher… Ce qui importe dans la marche, ce n’est pas le point d’arrivée, mais ce qui se joue en elle à tout instant » (Le Breton, 2012, p. 30-31). Certains itinéraires fondent leur identité sur l’une de ces dimensions symboliques, en thématisant l’expérience pour contribuer à son unicité. C’est le cas de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui a su construire un imaginaire puissant autour de la spiritualité et de la religion, qui est désormais solidement ancré dans le paysage de l’itinérance et du tourisme. (Lagarde & Rayssac, 2021, p. 5). Les travaux portant sur Saint-Jacques de Compostelle et les grandes randonnées mettent en avant une autre dimension fondamentale de la pratique : l’interaction (Lagarde & Rayssac, 2021, p. 11). De prime abord, il est possible de penser que l’itinérance, par ses dimensions symboliques d’introspection, de renaissance, est une pratique purement individuelle. Pourtant, tous les récits relatant les expériences itinérantes rejoignent le même constat, l’interaction est au cœur même de la pratique. Elles se manifestent tant avec d’autres marcheurs qu’avec l’ensemble des acteurs croisés sur la route et dans les lieux d’étape qui ponctuent leurs itinéraires (Lagarde & Rayssac, 2021, p. 11). Nous chercherons alors à comprendre en quoi ces interactions sont essentielles à la construction de l’expérience et comment elles se manifestent.
Le cadre théorique nous a permis de définir l’itinérance, d’identifier ses enjeux et de proposer des hypothèses sur la manière dont l’expérience est vécue. Cependant, il peut être intéressant de comprendre précisément dans quelle mesure le rapport au lieu façonne l’expérience lors l’itinérance pédestre ? L’objectif est de comprendre les mécanismes qui tendent à rendre une expérience vécue unique aux yeux de chacun.
Méthodologie
Le choix des méthodes
Pour apporter des éléments de réponse à cette problématique, nous avons réalisé une enquête qualitative. Il s’agit d’une « manière normale, spontanée, naturelle, quasi instinctive d’approcher le monde, de l’interroger et de le comprendre » (Paillé, 2007, p.409). Cette méthode d’enquête a été privilégiée car elle permet de « saisir le sens d’un phénomène complexe tel qu’il est perçu par les participants » (Imbert, 2010, p.25). En ce sens, elle s’articule avec notre problématique qui vise à comprendre des mécanismes profonds chez le pratiquant. Notre étude se focalisera sur le sentier cathare, un itinéraire emblématique de la chaîne des Pyrénées qui comporte une dimension historique très prégnante. Ce terrain d’étude se révèle intéressant car il fait écho aux différentes pistes évoquées dans notre cadre théorique, comme la thématisation d’un itinéraire et ses représentations, sa dimension symbolique, ou encore l’esthétique de l’espace pyrénéen. Nous avons effectué des entretiens semi-directifs auprès de randonneurs rencontrés en début de soirée dans un gîte d’étape du chemin cathare. Le gîte présentait l’avantage d’être accessible après un minima de 5 jours de marche, ce qui laissait suffisamment de temps à l’itinérant pour façonner son expérience et interpréter les événements vécus » (Imbert, 2010, p.25). En ce sens, elle s’articule avec notre problématique qui vise à comprendre des mécanismes profonds chez le pratiquant. Le lieu dispose d’un aménagement extérieur qui représente un point de rassemblement pour les itinérants. Nous avons fait le choix du début de soirée, car il s’agissait de l’heure d’arrivée au gîte, ou les randonneurs étaient les plus enclins à discuter. Nous avons mobilisé l’entretien semi-directif collectif in situ. Il nous permettait d’interroger les itinérants dans un contexte naturel, à l’image d’une rencontre et d’une discussion au sein d’un hébergement comme ils en ont l’habitude. La configuration d’un entretien collectif permet à l’enquêteur de s’insérer dans ce groupe pour en capturer l’authenticité des interactions. Par sa dynamique d’échange, il va permettre d’enrichir les réponses des uns et des autres, en y apportant de la nuance, ou de la valeur. Un entretien individuel a également été recueilli afin d’approfondir les témoignages collectifs. Celui-ci présente l’avantage d’apporter une vision différente, parfois contradictoire aux témoignages collectifs. L’entretien est scindé en plusieurs thématiques : le profil du randonneur et son expérience dans la pratique. Il aborde ensuite la représentation initiale que le randonneur se fait du sentier cathare et l’organisation du projet en conséquence. Cette séquence permet d’étudier les mécanismes qui tendent à influencer le choix d’un itinéraire. Nous abordons ensuite la manière dont l’expérience a été vécue par le pratiquant, déclinée en sous parties, traitant des interactions, le rapport au paysage et le rapport à la sécurité/errance. L’entretien se conclut par la représentation de l’itinéraire post-expérience. L’ordre et le choix des questions vont nous permettre de retracer l’expérience de l’environnement vécue par le pratiquant, pour comprendre la manière dont elle se construit.
Le profil des enquêtés :
Tableau 1 : Profil des participants de l’entretien in situ collectif et individuel
Entretien | Participant | Âge | Sexe | Lieu de résidence | Profession | Expérience dans l’itinérance pédestre |
Collectif | Vincent | 31 | M | Région Parisienne | Tatoueur | Saint-Jacques de Compostelle |
Collectif | François | 70 | M | Arles | Anciennement Kinésithérapeute | Saint-Jacques de Compostelle Chemin des douaniers Saint-Guilhem le désert Ile de la Gomera |
Collectif | Cécile | 63 | F | Arles | Chirurgien-dentiste | Saint-Jacques de Compostelle Chemin des douaniers Saint-Guilhem le désert Ile de la Gomera |
Individuel | Christine | 67 | F | Nantes | Retraitée/Anciennement responsable d’une structure sociale | Belle-Ile Chemin de Stevenson |
L’expérience de l’environnement
Une immersion hors du temps
Au travers des entretiens réalisés (tableau 1), nous avons pu prendre conscience de l’importance de la thématisation d’un itinéraire dans la création de l’expérience. Le sentier cathare, par sa thématique historique, plonge les itinérants dans un univers hors du temps. Nous avons recueilli deux visions diamétralement opposées quant à l’affect porté à cette dimension. Céline et Vincent, tous deux férus d’histoire, ont révélé être naturellement attirés par le sentier cathare : « J’adore l’histoire, et l’histoire des cathares en particulier. Le sentier cathare a ce côté un peu mystérieux, il y a ce côté un peu rebelle. Donc oui moi c’est vraiment l’histoire qui m’a attirée dans cette randonnée. Le catharisme, c’est une forme de mysticisme et de nostalgie » (Céline). Partir à la rencontre des châteaux et s’imprégner des représentations qui y sont associées étaient des éléments symboliques suffisamment forts pour engager un projet d’itinérance « J’ai vu qu’il y avait un parcours, qu’il y avait moyen de voir les châteaux cathares. Il ne m’en a pas fallu plus » (Vincent). Cette dimension historique propre au sentier cathare contribue à créer un imaginaire puissant autour des mythes et des légendes. François, qui n’avait pas d’attrait particulier pour l’itinéraire et son histoire, n’en reste pas moins intéressé. C’est au travers de la découverte qu’il vit l’histoire cathare « Ici c’est particulier, c’est spécifique. Le catharisme a fait beaucoup parler de lui et a laissé beaucoup de mystère, beaucoup de légendes. On prend les légendes, elles sont faites pour ne pas être découvertes, il faut les laisser en l’état » (François). Comme l’évoque François, les mythes et légendes contribuent grandement à l’attractivité touristique d’un espace. Parcourir le sentier cathare ne donne pas de réponses factuelles à leur sujet. Mais le simple fait de contempler le paysage marqué par les événements passés, permet de s’imprégner de l’histoire, de se questionner et d’imaginer. Le mystère est d’autant plus fort par la mise à l’écart de l’histoire cathare « Elle n’est pas enseignée, on n’enseignait pas le catharisme. Donc c’est quelque chose qui a été laissé un petit peu de côté, qui est en dehors de la bien-pensance de l’histoire. C’est intéressant de voir une autre facette des choses, de les voir sous un autre angle » (Cécile). Le témoignage de François met en lumière un fait intéressant. Lui qui n’avait pas d’attache particulière à l’histoire cathare, prend part à cet univers qu’il associe à un rêve « On apprend aussi beaucoup sur le plan intellectuel ce qu’est le catharisme, comment ils vivaient. On s’aperçoit de tout ça et puis on le sent, on le voit concrètement. C’était aussi le moyen-âge donc il y a aussi tout ce côté sociologique, ça nous fait rêver » (François). Au cours de l’entretien, les participants ont insisté sur l’immersion « hors du temps » qu’ils ont ressenti en traversant ces espaces « Ce qui est intéressant aussi c’est le côté hors du temps. Quand on fait de la randonnée itinérante dans des endroits portés par l’histoire, on a l’impression d’être en dehors des surfaces bétonnées, on se fond dans l’espace et dans le temps » (Céline). Ce nouveau rapport au temps se vit tout au long de l’itinéraire « On arrive dans des villes très anciennes, là on a l’impression d’être en adéquation. On est en dehors du temps parce qu’on traverse des endroits qui ne sont pas intacts, qui ont évolué bien sûr, mais qui ont peu changé » (Cécile). Ce rythme plus lent s’accorde avec la pensée « On ne va pas à la même allure que le reste du monde. La marche, c’est une bonne allure pour la pensée. Notre vitesse va à la même allure que notre pensée, et cette allure nous permet de penser, de rêver » (François). On constate que la thématisation sur l’histoire, associée aux mythes et légendes qui planent autour du catharisme, couplée à la lenteur de l’itinérance offrent une puissante immersion « hors du temps ». Cette redéfinition du temps permet à l’itinérant de penser, de rêver et de construire ses représentations.
Pour Christine qui ne présentait pas d’attache particulière à l’histoire des châteaux cathares, l’expérience a été nettement moins marquante. En effet, elle nous a révélé avoir choisi cet itinéraire pour rendre hommage à l’un de ses amis, passionné par l’histoire cathare, et qui projetait de réaliser le chemin à ses côtés « Ce sont nos copains qui nous ont donné l’idée. Donc, on a décidé de maintenir le projet pour eux » (Christine). Ce choix illustre également le rôle symbolique de nouveau départ incarné par l’itinérance : « c’est une façon d’effectuer un cheminement qui correspond à une transition de sa vie pour arriver à autre chose » (Miaux, 2012, p. 102). De ce fait, Christine s’est lancée dans l’aventure sans avoir aucune affinité particulière avec la thématique. « Ce n’est pas ce qui m’intéresse en priorité les châteaux, parce que ça concerne l’avant. Ce qui m’intéresse plus, c’est de voir le maintenant, de voir aujourd’hui comment les gens vivent » (Christine). L’expérience immersive vécue s’en retrouve alors amoindrie « Les châteaux, ça ne me transporte pas, je ne m’imagine pas au temps d’avant. Mais je pense que même sans attache, on peut apprécier l’expérience, mais c’est vrai qu’elle doit être vécue différemment pour un féru d’histoire ». Comme Christine le suggère, il est possible d’apprécier un environnement sans être attaché à sa thématique, mais cela se fait au détriment de l’immersion, réduisant ainsi l’expérience à un projet d’itinérance parmi tant d’autres.
Une expérience portée par les rencontres et la solitude
L’itinérance se fonde sur un équilibre entre interaction et phase d’introspection. La journée, le randonneur marche et ressent son environnement. L’expérience individuelle va prendre le pas sur la dimension sociale. Nous l’observons notamment dans les groupes de randonneurs. Bien qu’ils partent à plusieurs et souvent avec des proches, ils expriment tout de même un besoin de distance « Moi quand je pars avec mes copines, il y a des longs moments qu’on passe sans parler, ou chacun prend ses distances » (Cécile). Ces distances se forment naturellement et sont nécessaires pour révéler le caractère introspectif de l’expérience « Chacun est dans ses pensées […] La marche inspire la solitude, la réflexion ou la divagation de la pensée, de l’imagination » (Cécile). Marcher seul permet au randonneur de se libérer des contraintes de la vie quotidienne et le place dans un état de tranquillité absolue « Le cerveau se met au repos quand on marche […] il y a une espèce de ronronnement dans l’esprit qui se fait, une forme de sérénité qui émerge, à ne pas parler en permanence » (Cécile). Ce besoin de solitude est aussi puissant aux yeux des participants parce qu’il s’oppose drastiquement à nos modes de vie. Nous faisons continuellement face à des flots d’informations et de stimulations. La lenteur de l’itinérance couplée au côté « hors du temps » nous permet de réapprendre à apprécier les choses simples, y compris sa propre présence, et d’aller dans l’introspection en vivant l’instant présent (Miaux, 2012, p. 102). Néanmoins, la pratique prend un tournant différent le soir, marqué par les rencontres et les échanges « Le soir c’est plus propice à la rencontre et la discussion » (François). La configuration matérielle et conceptuelle des hébergements prévoit des aménagements communs ainsi qu’un fonctionnement favorisant le partage : « une heure fixe ou le repas est servi, une table commune, sans oublier le fait que le dîner constitue un espace-temps permettant l’établissement de moments de convivialités et d’échanges » (Banos & Candau, 2011). L’hébergement, par son cadre convivial, permet d’impulser ces expériences collectives. « Vous arrivez dans un gîte, bon il y a des personnes que vous ne connaissez pas. Vous pratiquez au départ le même sport, vous avez une démarche commune ou plus ou moins commune » (François). Le degré d’interaction souhaité pour chaque randonneur peut être plus ou moins important. Mais selon les résultats de nos enquêtes qualitatives, trois témoignages indiquent le même désir : trouver un juste milieu entre l’interaction et la solitude. C’est le cas de Vincent. Bien qu’il ait toujours pratiqué l’itinérance seul, il évoque tout de même ce besoin d’interaction, et le décrit comme essentiel : « ça fait plaisir d’avoir des interactions le soir après quoi, de retrouver un peu de monde, c’est nécessaire. On reste des êtres sociaux. Donc ça fait du bien de raconter sa journée, ce que tu as vu. La journée, le besoin d’être seul est comblé » (Vincent). Ce besoin se fait d’autant plus ressentir sur le sentier cathare, ou la fréquentation se révèle assez faible en journée. C’est en partie cette rareté dans les interactions en journée, et la faible part d’offres d’hébergement qui va rendre l’expérience différente : « Parfois, on rencontre des randonneurs, comme par exemple les deux anglaises avec qui on a sympathisé. On s’est suivi tout le long. Peut-être que dans un sens, le fait qu’il y ai peu de monde, ça renforce encore plus l’interaction » (François). Lorsque le randonneur arrive à son hébergement, il se rend disponible pour accueillir les rencontres, les moments de partage « C’est une question de disponibilité. On ne le ferait sûrement pas si on était dans notre contexte habituel ou on est tout le temps pressé » (Cécile).
L’expérience esthétique de l’espace
La notion d’esthétique de l’espace renvoie au vécu de l’expérience, la manière dont on ressent l’environnement. Le caractère sauvage des paysages cathares est l’un des premiers critères évoqués par tous les enquêtés. Cette perception fait écho aux travaux de Barna (2020) portant sur les représentations de la montagne pyrénéenne, décrite comme sauvage, avec un manque apparent d’anthropisation. Vincent mentionne également l’aspect « rude » du sentier « je le trouve beaucoup plus rude que d’autres parcours. Ça colle un peu avec la vie des cathares, très simple, très spartiate » (Vincent). Ces éléments inhérents au paysage contribuent à la création des représentations, et permettent de vivre l’expérience différemment. Vincent exprime ce fait au travers d’une comparaison cinématographique « il y a des endroits, j’avais l’impression d’être dans le Seigneur des anneaux, avec des vues, t’as l’impression d’être dans le Rohan. Et je ne l’ai pas trouvé ailleurs ce côté-là. T’as des étendues gigantesques » (Vincent). Les caractéristiques sauvages et rudes de l’environnement vont projeter un imaginaire héroïque, dans lequel le randonneur va incarner le rôle d’un héros se déplaçant pour accomplir sa quête « Des fois tu montes sur des pics, t’as l’orage qui claque, t’as le côté impressionnant, le côté aventure épique, des vrais décors de films. Donc ouais déjà ça rend l’itinéraire unique, et forcément, ça rend l’expérience incroyable » (Vincent). L’expérience cinématographique portée par l’imaginaire fantastique se vit d’autant plus par la présence des châteaux cathares « C’est vraiment une claque en termes d’immersion, surtout avec les châteaux cathares en ruines, ouais ça donne un aspect très héroïc fantasy. On ressent vraiment l’aventure au travers des paysages » (Vincent). En ce sens, l’esthétique environnementale joue un rôle considérable dans la construction de l’expérience. Les caractéristiques morphologiques et les éléments propres à l’espace vont plus ou moins résonner en nous, en touchant aux répertoires historiques, artistiques, cinématographiques qui nous sont chers. Pour Céline, les châteaux cathares symbolisent l’accomplissement d’une étape « L’itinéraire est ponctué, c’est ça qui est bien aussi. Tous les jours il est ponctué par la visite d’un château et c’est un peu le graal (…) Tous les soirs, on aime bien avoir notre château à voir. C’est ce qui rend ce chemin un peu exceptionnel. Lorsque l’on y arrive, il y a toute l’histoire qui va s’imposer à nous ». Comme le mentionne Céline, la présence de châteaux en fin d’étape constitue un objectif à atteindre. Bien souvent, l’arrivée à l’hébergement marque la fin d’une étape dans les grandes itinérances. Néanmoins, dans le cas présent, le sentier cathare réussit à prolonger l’expérience « hors temps » jusqu’à la fin. Cela confère d’autant plus de valeur à la réussite de l’étape, puisqu’elle impose à l’itinérant une ultime ascension, pour accéder à chaque château. Dès lors, l’accomplissement donne lieu à une nouvelle part d’histoire. Dans les deux témoignages, le randonneur est mis en scène à travers son environnement. Pour reprendre le cadre théorique proposé par Aurélien Niel et Olivier Sirost (Niel & Sirost, 2008), nous retrouvons bien ici la notion d’exposition à son environnement et de progression dans le temps. Comme cela a été supposé précédemment, ce couplage participe grandement à l’immersion au sein de l’expérience. L’esthétique de l’espace ne concerne pas uniquement les caractéristiques morphologiques d’un paysage. En effet, comme cela a été supposé dans le cadre théorique, les caractéristiques instables telles que le temps et la météo peuvent modifier le rapport à l’environnement et l’intensité de l’expérience vécue. Nous avons pu le confirmer au travers du témoignage de Cécile. L’orage amplifie grandement les émotions suscitées par la mise en scène du paysage « l’autre jour, on a été au château de Quéribus. Il y avait l’orage qui menaçait, le ciel était noir, il avait plu et la pluie ruisselait sur les rochers, sur le château en ruines. Il y avait des corbeaux qui croassaient sur les ruines. Ça avait un côté irréel, un côté fantomatique. Et ça ajoutait beaucoup à l’ambiance de l’endroit. Donc ça peut clairement sublimer les scènes que l’on observe et ça contribue oui, à créer un imaginaire et des scènes qui vont marquer l’expérience que l’on vit » (Cécile). Cette perception rejoint notamment celle de Russel : « Les Pyrénées séduisent et attendrissent. Elles ont une poésie suprême et indéfinissable » (2005, p. 46). Cependant, pour Christine, l’expérience paysagère se révèle moins marquante. Bien qu’elle apprécie la grandeur des vastes espaces pyrénéens, cet environnement ne suscite en elle ni émotion spécifique ni imaginaire particulier. Ainsi, la sensibilité à la thématique et l’expérience paysagère peuvent être directement liées. La thématique d’un itinéraire peut enrichir et intensifier l’expérience paysagère en influençant la manière dont un randonneur perçoit et interprète le paysage. En revanche, dans le cas présent, l’esthétique de l’espace se vit davantage par l’effort pour Christine « L’effort nous offre un paysage, et contribue à l’impression de vivre une aventure ». L’apparition d’éléments météorologiques, dans le cas présent la pluie, est également appréhendée par la dimension physique, et non du sensible « Quand il pleuvait, je n’étais pas dans le même état de disponibilité. Je regardais plus mes pieds, et je trouvais ça plus pénible physiquement » (Christine).
L’accessibilité à la pratique
La dernière dimension étayée par nos entretiens concerne le couplage entre la quête de confort et de sécurité face à la recherche de l’imprévu et de l’aventure. Nous avons relevé deux approches opposées, similaires à celles évoquées par Berthelot (2012). Cependant, nous nous interrogions sur la place qu’occupe l’errance dans la construction de l’expérience. Vincent voit l’itinéraire comme un fil conducteur, autour duquel il gravite. Il n’hésite pas à dévier du chemin pour enrichir son expérience, au travers des rencontres et de l’imprévu « discuter avec des gens t’amène parfois à changer d’itinéraire. Ils t’indiquent un endroit, tu as envie d’aller le voir, tu y vas. Au fur et à mesure des rencontres, une personne va m’indiquer un point, je lui fais confiance, je vais aller voir et ça m’a permis d’avoir des super bons coins de bivouac ou des ruines, des petites choses à voir » (Vincent). L’itinéraire n’est dans ce cas pas figé et se construit au fil des rencontres. L’expérience prend une nouvelle fois la forme d’une aventure vécue à travers la découverte d’une nature sauvage (Barna, 2020, p. 7). Aux yeux de Vincent, se perdre est l’essence du déplacement. C’est en se perdant que l’expérience prend forme « L’autre fois pour te donner un exemple, j’ai marché 35 km, l’orage éclate et je me retrouve dans un bistrot. Il y avait une sorte de fête du village […] un paysan me propose de dormir dans sa grange pour m’abriter. C’est plein de petites choses comme ça d’événements qui sont assez marrants à vivre » (Vincent). Le fait d’accepter l’imprévu et de se confronter à l’inconnu offre un nouveau regard sur l’expérience vécue. Ce témoignage rejoint la vision Le Breton : l’essence de l’itinérance repose sur les événements et imprévus qui surviennent à tout instant (2012, p.30-31). L’acceptation de l’imprévu devient alors un facteur essentiel pour apprécier pleinement l’expérience.
La seconde approche aborde l’itinérance par la recherche de confort et de sécurité. L’expérience vécue est différente d’une forme tournée sur le « mener » (Berthelot, 2012). Dans ce cadre, apprécier l’environnement se vit davantage par la contemplation que par l’errance. L’interaction avec l’environnement est plus limitée « Nous c’est plutôt le fait de voir les choses. Quand on part avec les choses bien organisées, c’est plus qu’on veut se sécuriser. On a un petit peu peur de l’inattendu » (Cécile). Le projet d’itinérance est alors organisé en conséquence pour minimiser l’inconnu et les incertitudes perçues comme un risque. Christine adopte également cette approche, cherchant à éliminer l’imprévu, qu’elle perçoit comme une entrave à une expérience sécurisée. Néanmoins, François affirme que l’itinérance dite plus « sauvage » offre plus d’opportunités, et une expérience plus unique « Vous êtes bien quelque part, au lieu de repartir le lendemain, vous partez dans deux ou trois jours. Certains lieux demandent plus de temps pour en comprendre l’histoire et pour apprécier l’environnement. Si vous organisez votre voyage, vous êtes obligé de repartir le lendemain, parce que vous avez une étape de prévue […] On aura moins d’opportunités, et elles seront différentes » (François).
Conclusion
Cette recherche a permis de mettre en lumière divers mécanismes influençant la relation que les randonneurs itinérants entretiennent avec leur environnement. L’itinérance pédestre est une activité qui nécessite une réflexion approfondie pour comprendre les attentes d’une clientèle largement diversifiée. Les multiples formes et visions de cette pratique rendent sa compréhension complexe pour les acteurs du tourisme sportif qui souhaitent en faire une offre. Notre recherche nous a permis de déterminer quatre facteurs clés liés à l’appréciation de l’environnement. Le premier facteur est la sensibilité à la thématique de l’itinéraire. Nous avons observé que la thématisation d’une itinérance peut grandement influencer la création de représentations, intrinsèquement liées à la qualité de l’expérience vécue. Une thématique, suffisamment prégnante, comme celle du le sentier cathare, renforce l’identité de l’itinéraire et pousse les pratiquants à s’inscrire dans un imaginaire auquel ils sont sensibles. Le second facteur est le couplage entre interaction et solitude. Quel que soit son profil, le marcheur semble rechercher un équilibre. Les randonneurs les plus sociables éprouvent un besoin de se retrouver avec eux même. A l’inverse, le désir de solitude des randonneurs plus réservés est comblé en journée. Le temps en hébergement répond alors au second besoin porté sur le partage et les rencontres. Le troisième facteur concerne l’esthétique de l’espace, qui influence l’expérience de plusieurs manières. Elle se manifeste à la fois par sa dimension physique, associée à l’engagement, à la progression dans l’espace et aux sensations ressenties lors de l’effort, et par sa dimension sensible, liée aux émotions et à l’interprétation de l’espace visuel et spatial. Comme le montre l’exemple du sentier cathare, les éléments instables tels que les variations temporelles, saisonnières et météorologiques peuvent grandement amplifier l’intensité de l’expérience vécue. Ces expériences visuelles et spatiales vont être intériorisées, et vont se maintenir par le souvenir pour former de nouvelles représentations. Enfin, le quatrième facteur est l’accessibilité à la pratique, qui évoque la dualité entre la maitrise de son environnement et l’errance dans la pratique. Il existe deux perceptions distinctes de l’expérience : d’un côté les randonneurs pour qui l’itinéraire représente un fil conducteur autour duquel ils vont graviter. L’expérience va être construite par l’imprévu, par les rencontres… De l’autre, les randonneurs qui souhaitent avoir le contrôle sur leur espace, avec une expérience davantage portée sur la contemplation. Cependant, des facteurs individuels tels que l’âge vont partiellement influencer les modalités de pratique. Les randonneurs plus jeunes expriment un désir d’aventure plus « sauvage », qui est souvent plus abordable financièrement. À l’inverse, les randonneurs plus âgés préfèrent une pratique plus « maîtrisée », souvent en raison de leur santé.
Chaque expérience itinérante est unique et est façonnée à différents niveaux, par ces quatre facteurs. Pour l’illustrer, comparons les deux itinéraires étudiés dans cette recherche. Le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, marqué par une dimension symbolique très prégnante, offre aux marcheurs une expérience spirituelle sous le signe d’un nouveau départ. À l’opposé, le sentier cathare, ancré dans une riche histoire, transporte les randonneurs à travers un paysage sauvage et changeant, où l’épopée héroïque et la poésie des lieux se mêlent. Ainsi, chaque itinéraire, par la confrontation d’éléments perceptuels, culturels, physiques et sociaux, engage le marcheur dans une aventure personnelle et inimitable.
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