L’engagement militant des organisateurs d’événements sportifs solidaires et caritatifs : du choc moral à la construction identitaire
Les événements sportifs solidaires et caritatifs sont en plein essor depuis plusieurs années. De nombreux organisateurs choisissent de défendre une cause à travers une manifestation sportive. L’objectif de cette étude est de comprendre comment ces individus sont entrés dans une carrière militante et ce qui les a conduits à organiser un événement de ce type. Dans cette étude qualitative, 4 entretiens de récits de vie auprès de différents organisateurs d’événement sportif solidaire et caritatif ont permis de comprendre leur engagement militant. Cette étude montre que l’existence d’un « choc moral » n’est pas le seul élément favorisant l’entrée dans une carrière militante. D’autres facteurs, tels que le sentiment d’injustice ou le phénomène identitaire, ont un impact sur ce passage à l’engagement. L’identité personnelle de ces organisateurs autant que leurs expériences passées rythment leur engagement.
L’émergence de nombreux événements sportifs s’inscrit dans un contexte social particulier. La naissance et le développement des événements solidaires et caritatifs nous démontrent une forte volonté de la part des
organisateurs, d’avancer vers une société plus solidaire, plus inclusive et plus responsable. Une étude de 2020 divulgue que « l’entraide, le volontariat et la vie associative ont un effet bénéfique sur le bien-être de la communauté en général » (Davoine, 2020 : 78). Autrement dit, le sport et les événements sportifs évoluent avec la société (Bolz, 2014) grâce aux actions de leurs organisateurs. Historiquement, les événements sportifs n’ont pas été créés pour la performance ou le spectacle, mais pour unir et créer de la fraternité. L’histoire des événements sportifs débute dans les années 1870 avec l’organisation de fêtes fédérales, dont le but était de réunir les sportifs autour d’une identité nationale et de contribuer à un fort sentiment d’appartenance (ibid.). Par la suite, Pierre de Coubertin crée le Mouvement Olympique Moderne (Zintz et Winand, 2013) et le Comité International Olympique (CIO). Puis en 1896, apparaissent les premiers Jeux Olympiques (JO) de l’époque moderne. Ces Jeux n’ont fait qu’évoluer et se moderniser depuis leur création. L’arrivée des JO fait émerger le « sport-performance », notamment à travers la création de groupes institutionnels fortement axés sur la performance. C’est en 1975 que la catégorie « élite/sportif de haut niveau » est promue par l’Etat francais dans le cadre de la loi dit Mazeaud (Fleuriel & Schotté, 2015). Par la suite, les activités se diversifient et on voit apparaître de nouvelles pratiques sportives de loisir, la professionnalisation et la commercialisation du sport (Zintz et Winand, 2013). Aujourd’hui, l’accès aux activités sportives est plus facile, les pratiques sportives se diversifient, le sport-plaisir et le sport-santé se développent énormément.
C’est grâce à ce nouvel esprit de diversité, d’inclusion et d’entraide que les événements sportifs solidaires et caritatifs se sont développés, et se sont imposés comme un fait de société. Aujourd’hui, il existe différentes manières de classer les événements sportifs (Gresser et Bessy, 1999; Downward et al., 2009; Ferrand et Chappelet, 2015; Bessy et Suchet, 2016; Bourbillères, 2017). Dans chaque typologie, les événements sont classés en fonction de différents critères (date de création de l’événement, temporalité, localisation, but lucratif ou non, médiatisation, les volontés premières, etc.). Ces critères permettent par la suite de créer des catégories d’événements comme, les compétitions sportives, les spectacles sportifs (show), les manifestations sportives de masse et d’élite, les événements dans lesquels le sport est une finalité, les événements dans lesquels le sport est un outil. C’est dans cette dernière catégorie que nous pouvons placer les événements sportifs solidaires et caritatifs.
Comment relier la solidarité à ce type d’événement ? La notion de solidarité a été étudiée par de nombreux auteurs et sociologues (Alfred Fouillé, Emile Durkheim, Léon Bourgeois). Elle s’est développée pendant le XIXème siècle pour repenser le lien social entre les individus après la Révolution française (Blais, 2008). En 1802, dans le progressisme, le terme de solidarité fait référence à une société qui est assimilée à l’image d’un corps dans lequel chaque partie ne peut survivre sans les autres. Dans la religion judéo-chrétienne, la solidarité permet de lutter contre le développement d’une société individualiste et qui défend des valeurs de partage et d’union (ibid.). C’est, en l’occurrence, ce que recherchent les organisateurs d’événements sportifs solidaires et caritatifs. Il existe donc diverses interprétations de cette idée de solidarité, l’objectif étant de tendre vers une solidarité positive, « consciente et volontaire » (Sägesser, 2009 : 11) qui prône la coopération, la collaboration et l’intérêt commun. Le terme « caritatif », quant à lui, vient du mot charité qui « désigne l’aumône et l’offrande volontaire » (Benthall et Sanchez, 2018 : 1). À l’époque du Moyen- Age, et bien avant, ce terme se définissait par l’aide matérielle des personnes riches envers les pauvres. Fortement incités par l’Église, de nombreux individus aidaient les personnes dans le besoin en croyant que cela leur ouvrirait une porte vers le paradis (Fonseca, 1986). Pierre Leroux crée un lien direct entre ces deux termes : « J’ai voulu remplacer la charité du christianisme par la solidarité humaine » (Leroux, 1863: 254).
La solidarité, la charité, la festivité, le bien-être, le partage sont au cœur de ces événements et attirent un public nouveau et varié (Bessy, 1995). Cette association entre le sport et les événements solidaires et caritatifs permet de rassembler en créant du lien social entre différentes populations, de pratiquer du sport d’une nouvelle manière, de ressentir de nouvelles émotions fortes et collectives et tout simplement de valoriser l’approche humaniste. Aujourd’hui, les organisateurs d’événements sportifs cherchent à transmettre des valeurs et à donner du sens à leurs actions en soutenant une cause solidaire : ils ont le pouvoir d’agir pour cette cause. La notion de « pouvoir d’agir » désigne « la possibilité de mener à terme un changement souhaité et défini » (Vallerie et Le Bossé, 2006 : 89). L’objectif est de « recréer un mouvement là où il y a un blocage » (ibid : 89) et d’ouvrir le champ des possibles à des causes qu’ils défendent. Leur pouvoir d’agir serait donc légitime grâce à leur parcours de vie, leurs actions dans des associations et leur engagement.
L’engagement militant : le cœur de l’événement
L’initiative de ces organisateurs pourrait alors être considérée comme un acte d’engagement militant, se définissant comme « toute forme de participation durable à une action collective visant la défense ou la promotion d’une cause » (Sawicki et Siméant, 2009 : 97). Il pourrait s’agir là d’une nouvelle forme d’engagement. En effet, les formes d’engagements changent (Quéniart et al., 2008) et évoluent en même temps que la société et que les générations. Aujourd’hui, l’engagement militant s’organise principalement autour des nouveaux enjeux auxquels la société doit faire face : l’environnement, l’égalité, la justice sociale (Pronovost et Royer, 2004, Quéniart et al., 2008, Quéniart, 2016). Grâce à une consommation responsable, « bio », locale, « zéro déchet », la vie quotidienne est au centre de l’engagement de chacun (Labadie, 2005) et peut aujourd’hui être considérée comme une nouvelle forme de militantisme. Il n’existe pas de « pureté militante », chacun milite à sa manière et à son échelle. Les militants souhaitent « agir, ici et maintenant » (Ion, 2005) sans attendre que les institutions politiques ou économiques ne changent. L’organisation d’un événement sportif solidaire et caritatif pourrait donc s’inscrire dans cette nouvelle forme d’engagement. Nous pourrions par conséquent qualifier ces organisateurs de militants. Cette démarche s’inscrit dans un processus particulier que l’on appelle « carrière militante » (Becker, 1985). Dans la sociologie du militantisme, une carrière militante se définit comme une « activité sociale inscrite dans le temps et qui articule des phases d’enrôlement, de maintien de l’engagement et de défection » (Fillieule et al., 2009 : 85-86). Dans la littérature scientifique, cette carrière est constituée d’une « succession de phases, de changements de comportements et des perspectives de l’individu » (Becker, 1985: 46). Ces changements de comportement sont en partie liés à la structure sociale d’un individu conduisant à une « transformation des identités » (Fillieule et al., 2009). Dans la sociologie, plusieurs concepts expliquent ces différents changements : un « choc moral », un « turning-point », un « événement décisif ». D’une manière générale, ces différents termes traduisent un « type d’expérience sociale » (ibid : 101) vécu par un individu à la suite de changements inattendus dans sa vie. Cette expérience sociale serait la raison de l’entrée dans une carrière militante. En effet, nous avons pu analyser, dans un précédent travail, que la carrière militante des organisateurs interrogés s’était déclenchée à la suite d’un choc moral (Beaumont, 2021). Ce choc moral est bien évidemment propre à chaque organisateur. L’un d’entre eux a décidé de changer de mode de vie à la suite d’un voyage aux États-Unis où il a « été excédé par la vue de toutes ces cannettes le long de la route ». Une autre a vécu un échec marquant, « un échec qui [l’a] amenée à regarder ailleurs ». Le handicap d’un de ses enfants a également été déclencheur pour l’un des organisateurs : « tu es perdu, c’est le monde qui s’écroule », « jusqu’au jour où […] tu acceptes de dire que ton fils peut mourir avant toi ». Enfin, une des organisatrices lutte contre le cancer car « malheureusement autour [d’elle] et bien beaucoup de personnes sont parties du cancer et ça a été une évidence ».
Cependant, selon Sommier (2008), « il n’y a pas une date ou un événement clé qui serait susceptible d’expliquer l’engagement, mais plusieurs qui prennent sens les uns par rapport aux autres ». Le choc moral ne serait donc pas le seul élément déclencheur de l’entrée dans une carrière militante. Quels autres éléments favorisent l’entrée dans le militantisme ? L’objectif de cette étude sera d’explorer les autres facteurs favorisant l’entrée dans une carrière militante.
Des récits de vie pour comprendre les trajectoires de vie
Afin de comprendre les trajectoires de vie des individus, des récits de vie ont été recueillis. Les récits de vie permettent aux chercheurs d’obtenir des « témoignages riches et creusés », (Sanséau, 2005 : 34) et « de mettre en lumière des processus » (Paugam, 2010 : 38). L’objectif principal de ce type d’entretien est de s’intéresser et d’explorer le passé des individus, grâce à la mise en place d’une relation de confiance, invitant l’interlocuteur à se dévoiler et s’exprimer plus facilement (Imbert, 2010). À travers cette méthode qualitative, nous souhaitons étudier un phénomène social (ibid.). L’objectif de cette méthode est de comprendre et d’interpréter les conduites humaines, les expériences de vie, les points de vue et leurs significations (Anadón, 2006).
Pour cette étude, quatre organisateurs d’événements sportifs solidaires et caritatifs ont été interviewés. La diversité des personnes interrogées est un critère important, car il permet d’apporter une richesse de points de vue. Le choix d’inclure des organisateurs luttant contre des causes différentes permet d’observer les similitudes ou différences dans l’engagement selon ces causes. Des femmes et des hommes de différentes générations ont été choisis pour avoir une vision plus globale et prendre en compte différents contextes de vie.
Un guide d’entretien a été rédigé en amont afin de structurer la conversation. Il est basé sur une liste de questions et de relances aidant la personne interrogée à s’exprimer et surtout à aborder l’ensemble des thèmes. Le premier thème traité était centré sur leur événement sportif solidaire et caritatif ainsi que sur leur parcours personnel. Cela a permis de comprendre comment et pourquoi ils étaient arrivés dans cette sphère, et ce qu’ils souhaitaient transmettre à travers leur événement. Le deuxième thème concernait leur parcours sportif, leur perception du sport etl’association du sport avec leur projet. Le dernier thème abordait leur parcours militant. Cette thématique a permis d’interroger les organisateurs sur leur perception du militantisme de manière générale, sur leur engagement militant dans différents domaines et sur leur mode de vie.
Chaque entretien a été enregistré à l’aide d’un téléphone puis retranscrit. Ils ont duré entre 37 minutes et 2h28. Un des entretiens a été réalisé par téléphone, les trois autres ont été réalisés en face à face (au domicile de la personne, sur le lieu de travail et en plein air). En raison d’impératifs professionnels, la durée de la rencontre a été réduite lors de deux entretiens.
Des trajectoires de vie différentes rythmées par le militantisme
Le tableau n°1 indique le genre et l’âge des personnes interrogées, le type d’événement organisé, la cause défendue ainsi qu’une courte description des organisateurs. Cette vue d’ensemble permet d’observer une diversité des profils interrogés : deux femmes et deux hommes, des générations différentes, des causes défendues variées. Ces informations nous aident à comprendre les points communs et les divergences entre les individus.
Manuel | Alba | Martin | Paloma | |
Genre | Homme | Femme | Homme | Femme |
Âge | 28 ans | 51 ans | 68 ans | 41 ans |
Défi solidaire : | 3 courses : 5 km, 10 | |||
Type d’événement | parcourir le plus de km possible en ramassant des déchets | Une course caritative de 4,5 km | km et 21 km Des parcours accessibles à tous et adaptés | Raid 100% féminin multisport |
Cause défendue | Protection de la planète sensibilisation et respect de l’environnement | Lutte, sensibilisation et prévention du cancer du sein | Intégration des personnes vivant avec des déficiences | Prévention du cancer du sein et protection de la planète |
Informations concernant les organisateurs | Jeune militant, engagement récent | Militante très engagée pour l’égalité et la place de la femme dans la société | Militant moderne soucieux de transmettre la bonne parole | Sportive et militante en reconversion |
Une carrière militante liée a une identité personnelle
Selon Becker (1985 : 46), une carrière militante est une « succession de phases, de changements de comportements et des perspectives de l’individu ». Ces changements de comportement sont en partie liés aux évolutions de la structure sociale d’un individu, le conduisant alors à une nouvelle d’identité. L’engagement militant des organisateurs nous oblige à dépasser la dimension objective d’une carrière militante et d’y « introduire la dimension subjective, vécue, psychique » (Dubar, 2015 : 105) fortement liée à l’identité personnelle d’un individu. Ils « deviennent différents, jamais tout à fait les mêmes qu’avant » (Sébastien, 2006 : 1). L’identité n’est pas figée et ne dépend pas seulement de l’individu, mais elle peut varier en fonction des interactions, de la structure sociale ou du contexte (Ghadiri, 2014). « Notre identité est susceptible de changer, et ces changements peuvent venir des autres » (ibid : 39). La définition de l’identité peut se définir par la réponse à la question « Qui sont-ils ? » (Ghadiri, 2014). Il faut donc essayer de comprendre qui sont ces organisateurs et d’identifier, quels éléments, dans leur parcours de vie, ont été déterminants dans la construction de leur identité.
L’addiction au jeu d’argent de Manuel est un élément majeur de son parcours de vie. « C’est devenu une drogue, […] dès que y avait une pièce dans la machine j’étais comme quelqu’un qui est dépendant de quelque chose ». Ce rapport particulier à l’argent est encore plus ancien. Manuel vient d’une famille où la valeur du travail et l’importance de l’argent sont très présentes. Il a, selon lui, vécu le « dictat de la société, des parents : études, travail et argent ». Cette addiction a été synonyme de dépendance, d’isolement et de mensonge face à cette « pression familiale » qu’il ressentait. C’est lors d’un voyage aux États-Unis, que Manuel a totalement changé de mode de vie, de vision du monde.
« Le voyage est définitivement ce qui […] a changé, transformé le tout », « aujourd’hui je sais que j’ai pas besoin d’argent […] pour vivre pleinement » (Manuel). Il est, selon lui, très différent de la personne qu’il était avant. Cette nouvelle identité l’a amené à créer un nouveau projet tourné vers l’environnement afin de « réunir des gens autour d’un projet de valeur » et de « donner et montrer du positif ». Il a donc décidé de courir pour la planète en ramassant des déchets sur sonchemin1. Il s’agit, selon lui, d’une « action simple » que tout le monde peut faire et qui lui « permet de l’allier au sport » et de « donner du sens à [ses] accomplissements » (Manuel). Nous remarquons que chaque élément du parcours de vie de Manuel est lié à son engagement et a fortement participé à la construction d’une nouvelle identité.
À l’inverse de Manuel, l’identité d’Alba a toujours suivi la même ligne directrice. Depuis son plus jeune âge, Alba souhaite « offrir du temps pour les autres ». Cette femme a créé son événement seule et avec son argent.
« Personne n’y croyait », mais « moi, plus on me dit non, plus j’y vais. Quand je suis sûre que mon idée est bonne, j’y vais ». On remarque une personnalité forte et déterminée au service de la cause féministe. La femme est au cœur de nombre de ses projets : « j’avais vraiment envie d’aider les femmes, j’avais vraiment envie de récolter de l’argent et de redonner ça pour faire avancer la recherche » (Alba). Cette femme engagée est à l’origine d’un groupe féministe qui lutte contre les inégalités « j’ai toujours été féministe, je me suis toujours dit qu’on était la moitié de l’humanité et qu’on nous oubliait ». Élevée par deux femmes qui cachaient leur union, Alba a toujours voulu libérer la parole des femmes et se battre pour toutes les femmes victimes d’agressions ou de propos provocateurs.
Son expérience professionnelle en tant que membre des forces de l’ordre a fait de Paloma, une femme de justice et d’égalité. Tout comme Alba, cette organisatrice place les femmes au centre de son événement : « Je porte énormément d’attention aux femmes […] Quand elles viennent sur les raids ces femmes, je veux qu’elles se libèrent […] et qu’elles pensent qu’à elles » (Paloma). Cette sportive, ancienne gagnante d’une célèbre émission sportive d’aventure, a décidé de créer un événement pour les femmes.
Les deux organisatrices, l’une comme l’autre, placent les femmes au coeur de leur événement. La volonté et l’identité de ces femmes sont très fortes et se retrouvent véritablement au sein de leur événement. Anne Quéniart (2016) montre que l’engagement militant tisse un lien entre les pensées et les actes de l’individu. Autrement dit, ces femmes font directement le lien entre leur identité, leurs valeurs et leurs actions. La volonté de sensibiliser et de prévenir cette maladie a orienté leur événement vers le sport et les valeurs qu’il suscite. D’une manière générale, ces femmes sont très sensibles à la place de la femme dans la société et sont directement touchées par cela. Pour elles, l’engagement est « un mode privilégié de construction et d’affirmation identitaire par lequel les solidarités prennent finalement leur sens » (ibid : 59). À travers leur engagement pour toutes ces femmes, Paloma et Alba militent aussi pour elles-mêmes.
L’identité et le militantisme de Martin se sont construits à travers son rôle de père. Sa carrière militante est rythmée par son combat vers une société inclusive.
« Pour moi, il est important de m’impliquer dans ce handicap, d’essayer d’apporter un peu ma petite pierre » (Martin). Son identité est marquée par le handicap de son fils, le contexte social dans lequel nous vivons et toutes les interactions que cela provoque. Il veut montrer que derrière un handicap, il y a un être humain. Son but est « de changer le regard des personnes sur le handicap […], c’est de dire hop faites une traction, passez la tête au-dessus du mur, regardez de l’autre côté, vous allez voir, il y a des choses intéressantes à voir ! » (Martin). Cet organisateur veut rassembler les personnes en situation de handicap et les personnes dites valides autour d’un moment de convivialité, de partage, de solidarité et selon lui « le sport en est le fleuron » (Martin). Le combat qu’il a mené auprès de son fils et pour son fils, a participé à l’identité de Martin aujourd’hui. En effet, le militantisme se construit en même temps que l’identité individuelle (Willemez, 2004), « l’engagement est nourri par le passé, par des attaches sociales diverses qui font du militant ce qu’il est aujourd’hui » (ibid : 71).
Les valeurs et convictions d’un individu sont au cœur de son engagement et de son identité. En effet, « les multiples facettes de l’engagement mettent en cause l’identité de la personne : la cause défendue repose sur des valeurs qui lui sont chères » (Gagnon, 2005 : 59). Nous remarquons dans le discours de tous les organisateurs, la volonté de transmettre un message et des valeurs à travers leur événement. « Les causes qui les animent sont liées à leur identité » (Quéniart et Jacques, 2009 : 240) et ont favorisé leur entrée dans cette carrière militante. Nous remarquons d’une manière générale que l’engagement de ces individus est centré sur autrui. Ces organisateurs veulent participer au changement social (Quéniart, 2016).
Expérience antérieure négative et sentiment d’injustice
Les expériences passées des militants sont au cœur de leur engagement. Certaines sont positives, d’autres moins. Des auteurs parlent d’expériences antérieures négatives (Lestrelin, 2015). En effet, le passage à l’engagement, dans le parcours de vie de Paloma et de Martin, a été marqué par une expérience décevante. Avant de créer ses propres raids féminins, Paloma participait à des raids de ce type : « j’ai vu dans les autres raids qu’ils étaient trop dans le business, qu’ils préféraient faire des économies sur le dos des femmes que de faire de la qualité » (Paloma). Cette expérience décevante lui a permis aujourd’hui de créer des raids selon d’autres critères et de porter « énormément d’attention aux femmes » (Paloma) pour qu’elles se sentent entourées, libres et respectées. Avant de créer son propre projet, comme Paloma, Martin faisait partie de différentes associations dirigées par des « anciens »… Cependant, les idées ne se renouvelaient pas et l’association s’enfermait dans un système obsolète. « Moi je suis pas là pour te dire « oui » je suis là pour te dire « ça m’emmerde, ça va pas, c’est pas bien » » (Martin). Il a donc créé sa propre association pour ne pas reproduire ce qu’il avait vécu dans d’autres.
Ces expériences de vie peuvent se rapprocher du concept de « bifurcations ». En sociologie, le terme de « bifurcation » désigne « une modification brutale, imprévue et durable » (Hélardot, 2006 : 66). Le parcours de vie de Manuel présente une bifurcation importante que l’on peut effectivement qualifier de « brutale » et « durable ». Il a vécu une longue période d’addiction aux jeux d’argent qui a été pour lui très compliquée : « Des fois c’était la dépression totale […] jusqu’aux pensées suicidaires par moment » (Manuel). Il a longtemps vécu dans l’isolement et le mensonge. Cette perturbation dans son parcours de vie lui a permis de prendre une autre trajectoire individuelle : « le jour où j’en ai parlé […] bah ma vie a commencé » (Manuel). Cette expérience fait aujourd’hui de lui cet homme engagé : « ça m’a emmené à cette transition-là […] de porter le projet […], à faire des choses qui ont plus de sens […] pour moi ou pour les autres » (Manuel).
Ce changement de trajectoire et de passage à l’engagement peut également se déclencher à la suite d’un sentiment d’injustice (Larzillière, 2018). « J’ai eu ce sentiment d’injustice qui a fait que j’ai regardé une autre fenêtre » (Paloma). Cette organisatrice de raids féminins a perçu cette injustice comme un échec professionnel. Afin de lutter contre, elle vit aujourd’hui de sa passion : « je vis passionnément de ce que je fais » (Paloma). L’engagement de cette femme a débuté par ce sentiment d’injustice qui fait aujourd’hui partie de son identité et qui fait d’elle la militante qu’elle est devenue. L’injustice que Martin a vécue est différente.
Avoir un fils en situation de handicap lui a permis de se rendre compte qu’il y avait énormément de failles dans la société en ce qui concerne le domaine du handicap.
« Y a presque 600 gosses qui n’ont pas d’établissement pour les accueillir, parce que y a pas de place » (Martin). La nécessité d’agir et de militer pour essayer de faire changer les choses dans la société est alors devenue la volonté première de Martin. Ce sentiment d’injustice et de mal-être a également été vécu par Alba lorsqu’elle travaillait dans l’hôtellerie. « Un jour je me suis aperçue que ce métier […] était trop misogyne et donc j’en ai eu marre. […] L’évolution des carrières n’était pas du tout la même quand on était une femme ou un homme […] donc j’ai décidé d’arrêter complètement » (Alba). Cette iniquité a fait de cette femme la militante qu’elle est aujourd’hui, car « les sentiments façonnent la trajectoire militante » (Jacquemart, 2020 : 51).
Ces expériences passées sont, parfois, liées à un sentiment d’injustice et d’autres fois, à une transformation brutale de mode de vie, provoquant ainsi un changement immédiat chez un individu. Chaque organisateur a vécu quelque chose de particulier dans sa trajectoire de vie, le conduisant à créer un événement sportif solidaire et caritatif.
Pouvoir d’agir et intérêt à agir
La place de la femme dans la société est un sujet extrêmement important pour Alba et de nombreuses choses l’ont longtemps révoltée. Le cas d’une étudiante qu’elle a rencontrée l’a profondément marquée. Cette jeune femme, issue d’une famille dans laquelle la place de la femme est sous l’autorité des hommes, « n’avait rien le droit de faire » mais « elle, elle s’est battue […] contre ses parents pour pouvoir faire des études » (Alba). Elle a donc décidé de créer un groupe féministe appelé « Les Pétroleuses ». « Je me suis toujours dit qu’on était la moitié de l’humanité, qu’on nous oubliait. Même sur le drapeau français […] liberté, égalité, fraternité. Fraternité c’est frère quoi. Pourquoi ils mettent pas humanité ? Voilà je veux pas qu’on dise sororité […] mais humanité quoi, […] je trouve que c’est trop important » (Alba). En tant qu’organisatrice d’événements solidaires, en tant que professeure, mère et femme, cet engagement est pour elle « une responsabilité dans le devenir de la société » (Quéniart et Jacques, 2009: 49). Elle agit, certes dans son propre intérêt en tant que femme, mais elle agit également pour toutes les autres femmes.
Martin, père d’un jeune homme en situation de handicap, se bat pour la place du handicap dans la société. Malheureusement, le handicap est encore aujourd’hui un sujet difficile à aborder pour certains individus, car il existe une trop « forte appréhension vis- à-vis du handicap »2. À travers son événement sportif solidaire, Martin œuvre pour faire évoluer l’image du handicap dans la société et changer le regard sur ce sujet. Il crée des événements sportifs et culturels (concert, théâtre) pour « les immerger dans le grand public […], les mettre en contact et de laisser faire la fusion » (Martin).
Dans leur étude sur l’engagement politique des jeunes femmes au Québec, Anne Quéniart et Julie Jacques (2001 : 49) ont prouvé que « le moteur de leur pouvoir d’agir est avant tout les convictions qu’elles ont, la cause à laquelle elles croient » et que « cette cause est liée à un changement général ». En effet, tous les organisateurs interrogés ont le « pouvoir d’agir pour un changement de société » (ibid : 48). Les actions de ces organisateurs illustrent parfaitement les propos de ces deux auteures : « Rencontrer des gens, leur parler, les conscientiser, créer des liens sont pour elles à la fois ce pourquoi elles s’engagent et ce qu’elles retirent du militantisme » (ibid : 50). La légitimité de Martin lui donne le pouvoir d’agir pour une société inclusive dans laquelle les personnes en situation de handicap pourront « accéder un peu partout », mais selon lui « la difficulté est moindre quand on a cette acceptabilité par la population parce que […] ils peuvent intégrer la société normalement avec des postes adaptés » (Martin). Les actions de Manuel, portées sur l’environnement, permettent de répondre aux problématiques environnementales actuelles. Il souhaite « montrer l’exemple sur plein de choses » et soutient de « nouveaux mouvements qui naissent ou qui grossissent » car selon lui, le combat est loin d’être terminé. Chacun doit agir à son échelle pour provoquer un changement. À travers son association, Manuel a développé un véritable engouement envers ces questions environnementales et a le pouvoir d’agir pour la planète à sa manière.
Ces organisateurs ont le sentiment de devoir agir pour la société. La cause qu’ils ont choisi de défendre est liée à leur trajectoire personnelle et leur permet d’être légitimes dans leurs actions. À travers leur engagement, ils ont choisi de se tourner vers une société plus solidaire, plus inclusive et plus altruiste.
Des nouveaux militants ?
Les événements sportifs solidaires et caritatifs permettent à ces organisateurs de militer pour une cause au service de la société. Ce type d’événement pourrait alors faire partie d’une nouvelle forme d’engagement militant. Une typologie des différentes formes d’engagements a été proposée par Martinot- Lagarde et Hériard-Dubreuil (2008). Cette typologie comprend 3 modèles de militant : « le militant professionnel », « le militant libéral » et « le militant pragmatique ». Cette dernière catégorie, la plus récente, est celle qui se rapproche le plus des organisateurs interrogés. Le militant pragmatique « part toujours d’une expérience qui le touche affectivement » (ibid : 52). En effet, le militantisme de chaque organisateur a été marqué par un événement bien particulier. Leur implication a alors été rythmée par cette expérience vécue. Ce militant « se laisse émouvoir par une situation, il commence à s’impliquer, il découvre ensuite la complexité des situations » (ibid : 52). Martin, père d’un enfant en situation de handicap s’est engagé pour son fils « mon engagement c’est à travers mon fils » (Martin). Dans la littérature, ces nouvelles formes d’engagement sont liées à la génération des militants (Labadie, 2005). Or, les quatre organisateurs interrogés ne font pas partie de la même génération et ont pourtant décidé de s’engager de la même manière. Cette nouvelle forme d’engagement ne serait donc pas seulement liée à l’âge du militant. Ces organisateurs ont décidé de s’engager pour une cause au service de la société, chacun à leur manière, mais toujours dans un but commun : faire entendre leur voix en transmettant leur désir de changer les codes et de faire un bond vers une société plus inclusive, plus égalitaire et plus respectueuse de l’environnement.
Conclusion et opérationnalisation
Depuis quelques années, nous avons observé le succès grandissant des événements sportifs solidaires et caritatifs, notamment grâce au développement du sport-plaisir. De plus en plus d’organisateurs s’engagent à travers ce type d’événement afin de militer pour une cause solidaire. Le concept de carrière militante a énormément été étudié dans la littérature scientifique, mais très peu relié aux événements sportifs. Ce travail s’est centré sur les raisons du passage à l’engagement des organisateurs de ce type d’événement. Le choc moral, largement étudié en sociologie, est un élément majeur de l’entrée dans une carrière militante, mais pas le seul. Cette étude s’est alors intéressée aux autres éléments à l’origine de cette entrée dans une carrière militante. Les résultats montrent que l’engagement militant est un phénomène identitaire directement lié au contexte social dans lequel nous vivons et à la trajectoire de vie des individus. Le sentiment d’injustice, lié à des expériences de vie négatives, peut aussi être à l’origine de cette carrière militante. Le parcours de vie des organisateurs a provoqué de nombreux changements dans leur manière de voir et de comprendre le monde. À travers cette nouvelle forme de militantisme, ils ont aujourd’hui le pouvoir d’agir et de militer simplement et à leur échelle autour d’un projet sportif qui unit et rassemble.
Bibliographie
Anadón, M. (2006). La recherche dite « qualitative » : De la dynamique de son évolution aux
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Becker, H. S. (1985). Outsiders ([éd. originale, Outsiders, New-York (N.Y.), 1963]). Éditions Métailié. https://doi.org/10.3917/meta.becke.1985.01
Benthall, J., et Sanchez, A. (2018). Charité. Cambridge Encyclopedia of Anthropology. https://doi.org/10.29164/18charite
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1 Cela est communément appelé le « plogging »
2 Rapport d’information n°648 du Sénat « Culture et handicap